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 Last Man Standing

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Rose Anderson

Rose Anderson


Âge : 17 ans (31/10)

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MessageSujet: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 30 Mai - 11:04


Il aurait pu brûler, se consumer, leur lien. A la manière d’un feu de paille. Vif et vorace. Et il aurait pu mourir. Aussi vite qu’il avait commencé. Les trois semaines passées, cependant, n’avaient fait que renforcer la complicité. La doubler d’une profondeur neuve. La rendre plus solide. Des heures de révisions exécutées dans un chaos sympathique. Des heures dans la salle de musique à répéter, prévoir, s’accorder. Des heures sur la salle sur demande, passées en flâneries diverses, à s’apprendre l’un l’autre, à se redécouvrir et se réinventer. Les heures à Londres, aussi, à simplement déambuler, ou chercher des bars dans lesquels se produire. Le tout émaillé de défis plus ou moins idiots, d’éclats de rire, d’échanges fougueux, sous les regards d’abord incrédules, puis amusés des autres élèves, rapidement rendus à l’évidence. Hawkins et Anderson avaient franchi un cap. Sans en faire étalage. Sans non plus s’en cacher.

Les ruines de l’hiver chassées par un printemps timide ne suffisent pas à rendre le temps clément, et une pluie tenace continue de tomber, noyant le château et ses alentours sous une brume lourde et déplaisante. Le jour se lève à peine en ce samedi matin dont la grisaille humide semble infiltrer les vieilles pierres. Colle parfaitement à l’humeur de Rose qui, déjà éveillée depuis longtemps, observe par la fenêtre les caprices météorologiques, départie de sa bonne humeur habituelle.

La chouette est revenue en fin de soirée. L’a chassée des bras de Ren. Menée vers son propre dortoir pour lui délivrer le message. Son père veut la voir le lendemain matin, à Londres cette fois.  Seule, bien évidemment. Rien d’inhabituel. Si ce n’est le ton pressant du message. Des choses doivent être dites. Actées. Des décisions doivent être prises. Elle a brûlé le parchemin sous le regard curieux de Philibert, la chouette rendue à la paix de la volière. Et n’a pas rejoint Ren.

Le silence relatif du dortoir la submerge brusquement. L’étouffe. La tenue sage enfilée, la sacoche passée en bandoulière, elle gagne la sortie. Descend lentement les escaliers, sans saluer sur son passage les tableaux familiers, s’attirant leurs froncements de sourcils. Ils ont pris l’habitude, sûrement, de recevoir son attention à chacun de ses passages. Mais pas aujourd’hui.

Un professeur dont elle ne se souvient pas du nom la croise dans le hall. Lui souhaite gentiment un bon weekend. Ne récolte pour ses efforts qu’une mine lugubre encadrée de mèches aile de corbeau. Résignée. Elle sort. La pluie l’agresse en rafales qu’elle ne se donne pas encore la peine de repousser.

Le portoloin la rend nauséeuse. Ajoute à la sensation de malaise qui lui serre le ventre alors qu’elle parcourt les rues sous son sort d’imperméabilité. Comme une envie de fuite, viscérale, alors qu’elle approche du point de rendez-vous. Trouve finalement le café sélectionné par son père.  Elle pourrait tourner les talons. Partir. Renoncer à cet énième tête à tête duquel elle ressortira vidée. Elle le sait. C’est plus fort qu’elle, pourtant. Comme une volonté externe. La poussant à entretenir coute que coute ce lien que tant de choses déjà sont venues abimer. Elle finit par pousser la porte, Rose. Par rejoindre la silhouette impeccable installée à une table légèrement en retrait.

Et la conversation démarre. Passe comme dans un songe. Et les accusations fusent. Comme autant de lames. Qu’elle ne sait plus arrêter. Ensuite, ce sont les directives. Qu’elle repousse mollement. Qui finissent par lui glisser dessus, comme la pluie un peu plus tôt. Et il le voit bien, son père. Qu’elle est ailleurs. Ecoute à peine. S’enferme dans un silence de plus en plus buté. De plus en plus tangible. Jusqu’à ce regard qu’elle finit par lui lancer. Porteur d’un mépris souverain que jamais elle ne s’est autorisée. Jamais en sa présence. Jamais envers sa personne.

C’est sûrement ça, qui lui fait perdre ses moyens. Lui fait attraper les poignets de sa fille. Les broyer dans une prise vindicative. Il a les mains qui tremblent. Un tic nerveux lui agite la paupière alors qu’il susurre de cette même voix doucereuse qui fracture l’intention pour n’en laisser sortir que le venin. Qu’elle n’est rien. Qu’elle ne sera jamais rien. Qu’il en a fini avec elle. Qu’il a bien essayé, pourtant, pour le souvenir de sa mère, sa pauvre mère, de lui offrir le meilleur. Qu’elle n’ira nulle part. Et qu’elle ira seule, désormais. Qu’il lui retire son soutien. Moral comme financier. Ca remue des choses. Beaucoup de choses, qu'elle s'est déjà dites, elle-même. Et ça lui tire un rire, à Rose. Un fragment nerveux et incrédule qui lui échappe sans qu’elle ne puisse se retenir.

Soutien moral. C’est drôle. Incongru, dans sa bouche à lui. Il la relâche. Le son du rire s’étire entre eux. Comme une ultime provocation. Et la gifle part. Radicale. L’étourdie. Elle a la joue qui chauffe, fort, alors que son père se lève. Rassemble minutieusement ses affaires. Et prend finalement la porte, la démarche royale, laissant derrière lui la sorcière légèrement voutée sur sa chaise, une main portée à la joue, comme pour amoindrir l’empreinte du coup.

Elle ne pleure pas, cette fois, Rose. Se contente de se lever à son tour, l’esprit en déroute, mais le visage digne, malgré la marque trop visible. Elle sort, s’assure qu’il est bien parti. Qu’il a disparu. Pare au plus pressé. L’énormité de la situation la rattrapera bien plus tard. Les conséquences aussi. Et toutes ces paroles déversées dans une cruauté sans filtre. Elle verra plus tard. Lorsqu’elle sera de retour à Poudlard. Que ses poignets cesseront de la lancer. Que ses pensées auront retrouvé un semblant d’ordre et de logique. Elle ne sait pas comment elle rentre. Ne garde que les images brouillées de rues inconnues traversées à la hâte. Jusqu’à se retrouver devant les grilles du château. Est-ce qu’elle a transplané ?

La pluie tombe toujours. Mais le château a pris vie durant l’heure écoulée. Des silhouette se pressent sous les arches, se protègent de l’averse, s’abritent le temps d’une cigarette. Rose regagne le hall, de la même démarche mécanique, automatique, un peu usée. Aperçoit la silhouette de Forbe, vaguement. Finit par s’adosser contre l’un des piliers, à l’abri des regards. Pour se laisser glisser contre ce dernier. Vidée. Trop, pour se recomposer une attitude. Faire en sorte que tout s’arrange. Ou même cacher la manière dont les mots de son père tournent dans sa tête. Rongent sa volonté à l’acide. Des éclats de voix. Un brouhaha familier. Les élèves présents rejoignent la grande salle. S’apprêtent sûrement à aller déjeuner. Et elle reste là. Dans son petit coin d’obscurité. Presque confortable. Auquel manque tout de même une certaine présence, qu’elle ne se sent pas la force d’aller chercher.






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Ren Hawkins

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Âge : 17 ans (21/06)

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 30 Mai - 12:17

Il a pas bien compris, Ren. Il a rien contre le fait que Rose ait des trucs persos à gérer. Rien de chez rien. Même que ça l'a pas déphasé plus d'une dizaine de secondes de la voir se tirer avec son courrier, l'air un peu ailleurs, ou en tous cas plus du tout dans le mood de ce qu'ils faisaient jusque là. Pas qu'ils aient été en train de faire grand chose. De base ils révisaient. Parce que Rose l'aide vachement à réviser. Bon. Souvent ça part en couille, et cette fois là avait pas fait exception. Ils s'étaient dispersés qu'au bout d'une heure. Avaient quittés les longues tables d'étude pour se planquer entre deux étagères et se bécoter proprement. Proprement étant un bien grand mot. Dans l'ensemble c'était resté sage. Bref. Ils faisaient pas grand chose non plus, avant que débarque Pip, et sa lettre, et ces fameux trucs persos.

Le truc c'est que Ren il s'est un peu habitué à une Rose qui cause. De tout. Tout le temps. Là rien. Juste elle avait maté l'enveloppe, annoncé qu'elle devait gérer des trucs persos, s'était tiré. Ren en était resté un peu con. Avait pas fait cas plus de dix secondes, vraiment, comme on a dit. Sauf que voilà. Rose était pas revenue. Ren l'avait pas trouvé où que ce soit, avait fini par capté qu'elle était restée dans son dortoir, qu'elle y dormirait probablement, pis qu'ils se verraient le lendemain. Comme ils faisaient parfois. Sauf que ces parfois venaient pas sans s'être au moins souhaité une bonne nuit. Pas que Ren soit incapable de se coucher sans un bonne nuit de Rose, faut pas déconner. Quand même. Emmerdant. De pas savoir. Il s'est habitué à savoir. Tout, tout le temps. Alors forcément qu'il a pas bien compris, Ren.

Ça lui a pas flingué sa soirée pour autant. Il s'est lancé dans un jeu de cartes explosives avec Forbes et Carter. A gratté une bonne heure, s'est fumé deux pétards, est parti dormir. A mis un temps infini à trouver le sommeil, malgré la weed. S'est demandé ce que foutait Rose, de l'autre côté des murs séparant les filles des garçons. S'est demandé s'il devrait pas, un moment, arrêté de se demander ce que foutait Rose constamment, quand elle était pas dans son périmètre. Avait laissé cette pensée là de côté pour se demander beaucoup plus sérieusement ce que foutait Rose. Avait fini par se branler en pensant à comment Rose était foutue. S'était finalement endormi une fois complètement détendu, le corps étalé en vrac entre les draps, le cerveau éteint. Il la retrouverait demain.

C'est dingue comme on se fait aux choses. Aux gens. Aux présences qui nous gravitent autour constamment. On s'en rend pas compte vraiment. On s'en rend pas compte jusqu'à ce que la personne soit plus là, qu'une habitude soit rompue, brusquement, sans véritable raison. Ça lui fait cet effet là au matin, quand après avoir enfilé un jean et un tee-shirt il descend à la salle commune pour apprendre que Rose est partie. Genre elle est descendu plus d'une heure plus tôt. A pris son petit déjeuner. A quitté le château. C'est Viviane qui l'en informe, en le voyant zieuter partout. D'une voix tranquille et fatiguée. Il décide de pas faire cas et d'aller bouffer. Elle a dit qu'elle avait des trucs persos à gérer, alors il va la laisser gérer ses trucs persos. Ce serait lui, elle ferait pareil. Il ronge son frein, quand même. Fait pas trop d'effort de conversation à table. Bouffe, juste, en silence, avant de se tirer fumer une clope dans le parc.

Y reste plus d'une heure à phaser sur rien. Pas d'Huston. Pas de Jones. Pas de Rose. Tout à l'air un peu vide. Il se décide finalement à rentrer pour se sentir un peu productif. File chercher sa gratte au dortoir et se met à niquer les cordes. Rien de bon qu'en ressort, vraiment, même s'il y reste encore une heure. Enchaine sur une séance de manumagie complètement infructueuse. Pourtant dernièrement il s'est amélioré. Aujourd'hui ça veut pas. Il est pas concentré. S'énerve trop vite. Aucune concentration. Il est à court de potion. Bordel. Il finit par descendre alors qu'approche le déjeuner. Les mains dans les poches, une gueule des mauvais jours qui disparait brusquement une fois dans le hall, quand il croise Forbes, qui lui annonce que Rose est rentrée. Qu'il vient de l'apercevoir. Par là-bas. Le mec se fout ouvertement de lui en le voyant se barrer dans la direction donnée, mais Ren l'ignore complètement.

Ralentit, quand même. Parce que merde. C'est pas un chien. Essaie de se trouver une nonchalance. Qui fait pas long feu quand il la voit enfin. Assise par terre, les mèches d'un noir sombre, le visage complètement paumé. Il fronce les yeux, immédiatement. Hésite. Une seconde seulement. Finit par juste se planter contre le pilier en restant debout, croise bras et jambes en la matant comme si de rien n'était.

- Yo.

Elle le salue. C'est déjà ça ? Elle a l'air carrément ailleurs. Il aime pas. Du tout même. C'est pas Rose. Les sourires font pas vrai. Alors il lui en affiche pas. La récupère juste entre ses bras, l'embrasse brièvement avant de planter son regard dans le sien. Hésite encore, mais finit quand même par demander.

- Ça va pas ?

L'instant de latence s'étire alors qu'elle répond que vaguement. Elle a vu son père. Ça s'est mal passé. Putain ça fait deux fois en un mois et il la retrouve vraiment dans le même état de merde à chaque fois. Ça lui fout les nerfs. Direct. Il la récupère pour la prendre dans ses bras. Les gens commencent à rentrer dans la Grande Salle pour déjeuner. Ren lui chope la main pour la tirer vers l'extérieur. Prend le temps de rouler une clope. Une deuxième. Sale habitude. Lui laisse tout le temps qu'elle veut pour parler. Jusqu'à ce que ses yeux tombent sur des marques au poignet de Rose, alors qu'elle vient choper sa cigarette. Constate la même de l'autre côté. Deux marques qu'elle avait absolument pas la veille. Il lui laisse pas la clope. Lui récupère le bras d'une poigne ferme mais qui la serre à aucun moment.

- Rose, c'est quoi ça ?

Sa voix est blanche, son regard orageux. Il essaie de prendre sur lui. A la subite envie de foutre un poing dans le mur derrière lui. Reste pourtant stoïque, la clope entre les doigts qu'il fait même pas mine de vouloir s'allumer.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 30 Mai - 13:19


Il arrive finalement. Et ça desserre un peu l’étau qu’elle a dans la gorge. Juste un peu. Mais c’est suffisant pour lui faire relever la tête. Vers lui. Etirer un sourire qui n’en est pas un. Une intention, pourtant. De ne pas lui vomir au visage ce qu’elle vient de subir. Pas qu’elle veuille lui cacher, d’ailleurs. Juste, prendre le temps. De respirer correctement. D’organiser ce qu’elle veut dire. Et comment.

Elle accepte pourtant l’étreinte. Se laisse aller contre lui, le visage enfoui dans le sweat qui porte son odeur. C’est réel, ça aussi. Rassurant. Beaucoup plus tangible, au fond, que tous ces mots horribles que son père lui a jetés au visage. Elle inspire, profondément. Rassemble  ses pensées. Recule pour attraper la cigarette tendue. Qui n’arrive pas jusqu’à elle. Au lieu de ça, c’est la main de Ren qui l’attrape, elle. Lui fait relever la tête brusquement, les yeux écarquillés. Cuisantes. Les marques. Elle a pourtant oublié jusqu’à leur existence, leur impact physique ne constituant qu’une pâle copie de l’impact mental.

« Je c’est… » Elle bredouille, complètement perdue. N’a même pas pensé à construire une excuse valable. N’est pas sûre d’en vouloir une, en fait. Parce qu’il peut savoir. S’il doit la ramasser dans un état lamentable. Il a le droit de savoir. Pourquoi.

Elle voit bien la tempête qui se lève dans le regard de l’autre. S’en fiche. Rien aujourd’hui ne la poussera à tenter de calmer cette tempête-là. Parce que quelque part, ça lui fait du bien. C’est con, sûrement. Mais elle se sent protégée, sous ce regard-là.

« C’est rien. C’est mon père. Ça s’est mal passé. » Elle murmure, dans une répétition un peu lamentable de ce qu’elle lui a déjà dit. Tire sur ses manches pour masquer maladroitement les traces. Les recouvrir. Et récupère finalement la cigarette. Qu’elle allume d’un coup de baguette. Braise rougeoyante qui refuse de former une flamme. « Il reviendra pas. Je crois. » Elle articule en expirant la fumée d’une première bouffée salvatrice. Ajoute, comme pour rendre la chose réelle. « Jamais. » Guette le regard de Ren, pour s’y fondre. S’y accrocher. Et vient attraper sa main libre pour la serrer dans la sienne. Ancrage.

« C’est fini. » Elle annonce. La voix qui dérape légèrement. Est-ce que c’est fini ? Est-ce qu’il reviendra ? Est-ce que ça changerait quelque chose ? Probablement pas. Son père n’a jamais été homme à prendre ses décisions à la légère. Et l’adieu a eu le temps, au fil des ans, de se nourrir d’indifférence. Elle ne l’attendait pas, pourtant. Pas comme ça ? Pas aussi facile. Détaché. Est-ce que c’est si simple de renoncer aux gens ? Même ceux qu’on n’aime pas ? Ça la dépasse un peu, ce concept. Ses yeux restent secs alors qu’elle mesure, lentement, l’orée d’une solitude envisagée sous des angles bien différents. Diplôme en poche. Et libre.

« Je sais pas. Je sais pas ce que je vais faire, Ren. J’ai pas de plan de secours. Pas de projet. Rien. » Rien. Il résonne terriblement en elle, ce rien. Que trois lettres viennent pourtant raturer. Ren. Elle n’a pas rien, puisqu’elle l’a, lui. Mais Ren n’est pas un plan de secours. Ni même un plan tout court. Juste la plus grosse part de son existence récente. Est-ce que lui en dire trop serait l’entraîner dans des problèmes qui ne sont pas les siens ?

Le lier à une responsabilité à laquelle il devrait rester étranger ?

C’est trop tard, de toute façon. Elle l’a laissée échapper, cette vérité pathétique venue la prendre par surprise. Lui montre à quel point elle a oublié de se projeter. De se projeter vraiment. De prévoir. Planifier. Un avenir. Une voie. N’importe quoi susceptible de gommer un peu la panique qui monte lentement. Il reste trois mois. Trois mois avant que le monde ne s’ouvre à elle. Et l’engloutisse probablement. Ce qui aurait dû être libérateur devient simplement terrifiant.

« S’il te plait… » Elle ne sait même pas ce qu’elle veut vraiment dire. Lui demander. De rester, sûrement ? Une prière qu’elle n’arrive pas à formuler. Mais elle garde sa main dans la sienne. Evite son regard, maintenant, parce que la peur glaçante de le voir se détourner la ronge tout à coup. Si son propre père s’est détourné d’elle sans effort, après tout, pourquoi est-ce que Ren resterait ? Parce qu’ils sont ensemble ?

Ça lui parait bien puéril, d’un coup, et un peu dérisoire, tous ces sentiments qui s’entrechoquent en elle. Tous ces espoirs un peu idiots. Et les dernières semaines lui font l’effet d’un rêve étrange à laquelle la dernière heure vient mettre un terme. Elle ne rêve plus. Aimerait bien pourtant, tellement, revenir un peu en arrière. Juste pour retrouver l’assurance. Le sentiment d’invincibilité. De communion. Qui lui échappe, maintenant.

« Pars pas ? J'ai besoin de toi.» Elle murmure, la voix un peu enrouée. Ne l’a toujours pas lâché. Elle ne peut pas. Ses doigts ne lui obéissent pas. Obstinés. Comme elle s’obstine, elle, à ne plus le regarder.  Elle se déteste, presque, de lui demander. D'être aussi faible. Et dépendante.






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Ren Hawkins

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Âge : 17 ans (21/06)

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 30 Mai - 14:43

C'est rien. C'est son père. Ren la relâche, la laisse récupérer sa clope. Ses yeux quittent pas les poignets qui disparaissent sous ses manches. On devine sa tension qu'à sa mâchoire tendue. À sa main qui perche sa clope aux lèvres, qui tremble. Ça le flingue, c'est absurde. Il la laisse parler pourtant. À besoin de savoir, précisément, ce qui s'est passé. Elle détaille pas, Rose. Annonce juste tout est terminé, qu'il reviendra pas. Ren capte pas. Comment ça il reviendra pas ? Il l'abandonne ? Ses doigts se font attraper par ceux de la sorcière qu'il continue d'observer sans arriver à vraiment accrocher ce qui se passe. Y a tout qui s'embrouille sous son crâne. Il a envie de bousiller la gueule de son daron. Sauf que le daron est pas là. Le putain de train de retard le rend fou. Le c'est rien qu'il entend encore et encore en écho. Les yeux de Rose, paumés, alors que ses mots cherchent à lui faire enregistrer qu'elle a plus personne, plus de plan, plus rien. Encore ce rien qui lui revient.

- On s'en branle de ça, il énonce.

Réalise que c'est pas la chose à dire. En plus il est énervé. Tellement putain d'énervé. Aime pas la supplique qui traverse subitement les lèvres de Rose, comme si ça la coupait en deux. S'il te plait, quoi ? Quoi ? Il vrille, Ren. Reste buguer quand elle termine sa demande. Dans un souffle tellement incertain qu'il est même pas sûr de l'avoir entendu. Bon ok. Il est plutôt très sûr. Encore plus énervé, d'un coup. Pas contre elle. Contre son putain d'enculé de père. Contre ces mèches d'un noir d'enterrement. Contre sa propre incapacité à savoir ce qu'il peut bien foutre pour arranger un truc pareil, et sa volonté d'essayer quand même. Il réalise un peu à retardement qu'il lui serre les doigts un peu fort, sa clope oublié entre ses doigts. Il aboie plus qu'il cause, son corps tendu comme un arc. Sa main a relâché celle de Rose pour former un poing.

- Pars pas ? Rose tu veux qu'j'aille où ?

Il balance brutalement sa main dans l'air avec le besoin viscéral d'évacuer un truc, pousse un juron qui s'en va résonner dans tout le parc.

- MAIS QUEL ENCULÉ !

Le focus veut pas se faire. Sur Rose. Sur rien. Il pointe un index sur la sorcière, parvient pas à aligner trois mots, abandonnent pour se retourner de nouveau et frapper le mur d'un coup de pied vengeur. Un putain de lion en cage. Voilà comment il se sent. Parce que c'est fait, c'est fait et il était pas là. Ce putain d'enfoiré a niqué Rose et il l'apprend trop tard pour y faire quoi que ce soit. Ça lui donne envie de tout casser. Il s'emballe un peu. Tout seul. Plusieurs longues secondes pendant lesquelles il fulmine. La clope, elle finit au sol, intacte. Il revient brutalement vers Rose pour la prendre dans ses bras. Reste la serrer contre lui. Respire son parfum. Essaie de retrouver un semblant de calme. Compte les secondes avant d'enfin réussir à respirer correctement, desserrer un peu son étreinte. L'embrasser sur le front. Sur les lèvres. La chercher du regard. Il reviendra pas.

- C'est bien. Qu'il revienne pas. J'suis là moi.

Il lui arrange ses cheveux. Déglutit. A toujours autant envie d'enculer le type. Est pas assez con pour pas capter que y a surtout Rose toute bousillée devant lui, et que ça devrait être ça, sa priorité. Elle a prévenu. Le mois dernier. Que son daron avait des projets pour elle, dont elle voulait pas. Qu'il allait lui couper les vivres à cause de ça. Se souvient lui avoir dit qu'elle avait raison de pas le suivre. Qu'il en valait pas la peine. Se souvient l'avoir entendu répondre qu'elle avait surtout peur de se retrouver toute seule, s'il lui tournait le dos comme ça. Comprend bien que c'est pas les projets le problème. Des projets elle en a. Ils en ont fait la liste ensemble. Nan le problème c'est que son daron vient de mettre un point final à sa relation avec elle, juste comme ça. Dossier clôturé. Passage au suivant. Ça le flingue qu'on puisse faire un truc pareil. Sait pertinemment ce que ça fait. D'un autre côté il peut pas s'empêcher de se dire qu'elle sera mieux sans.

- J'suis là j'me casse nulle part Rose, alors ça va aller.

De nouveau il l'embrasse sur le front, la resserre contre lui.

- T'as dit tu voulais faire l'tour de l'Écosse. Faire la tournée des bars. On f'ra ça ok ? Nique les plans, les plans c'est pour les gens trop sérieux. Nique les gens sérieux. T'as dit t'veux étudier les plantes aussi. Tu t'souviens ? Pis je t'ai dit t'vas chanter pour moi aussi. Alors t'en as des tas des projets. Ça va aller, Rose.

Il la lâche pas. Sent ses veines qui le brûlent à l'intérieur, encore, d'avoir envie de massacrer le faciès du paternel Anderson. Mais d'abord Rose. Rose, Rose, Rose.

- Viens. On va manger ailleurs.

Il flotte mais il l'entraine à sa suite dans le parc. Prend pas la peine de balancer même un sortilège d'imperméabilité. S'en tape. Apprécie la fraîcheur de la pluie contre son visage. Lui lâche pas la main.


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Rose Anderson

Rose Anderson


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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 30 Mai - 15:39


Elle ne peut rien faire. Rien dire. Se contente de fumer, silencieusement, comme si le bout de la cigarette qui se consume représentait une part des années passées. Des années passées à espérer, et à attendre. Attendre que les choses changent. Dans le bon sens. Dans son sens à elle, pour une fois. Ça aurait pas été si mal, que le vent tourne en sa faveur, pour une fois. Mais le vent, il s’en moque bien des espérances, des murmures qu’on lui adresse, et des prières aussi. Alors elle reste là. Ne dit rien. Observe, un peu interdite, la tempête qui s’élève. L’ignore. Et la préserve. Elle a quelque chose d’attirant, cette violence à peine contenue. Et elle découvre, Rose, qu’elle aussi elle jetterait bien dans les murs des coups à faire trembler les consciences.

Ça fait longtemps que c’est retenu. Quelque part en elle. Dans des zones qu’elle ne visite pas. Ne visite plus. Contre lesquelles sa mère la mettait en garde, parfois, quand prise d’une mélancolie inexplicable, elle laissait errer ses regards et que l’inertie gênait ses gestes. Et elles parlaient, alors. Des choses de la vie. De ces émotions trop vives, trop crues parfois, qui emportent tout sur leur passage.

Elle relève lentement la tête, Rose. Observe toujours Ren, ce même air hésitant sur le visage. Et c’est lui qui l’évite, cette fois. Il irradie, Ren. La colère. La tension. L’impuissance ? Alors elle regrette, un peu. De lui avoir dit. De ne pas lui avoir dit. Avant. Expliqué, mieux, la situation. Elle laisse faire. N’essaye pas d’endiguer ce qui ne peut pas l’être. Ne doit pas l’être. Il faut que ça sorte. D’une manière ou d’une autre. Elle sait. Elle est pareille. N’arrive rien à sortir d’autre, pourtant, pour l’heure, qu’une confusion dans laquelle elle craint de rester engluée.

Il ne part pas. Il ne part pas. Il l’a dit. Il vient de le dire. Et l’insulte vole. La fait presque sourire. C’est comme un baume sur la blessure, ce mot qu’elle-même n’a pas su dire. Pas pu. Ca la libère, même si ce n’est pas elle qui le formule. Ca, et la manière dont il revient l’enlacer. Elle a le regard qui suit la trajectoire de la cigarette. C’est drôle tous ces détails auxquels l’esprit peut s’attacher au cœur des tourmentes les plus violentes. Elle remonte la tête vers Ren. Croise enfin ses yeux. Renoue avec cette part de lui qu’elle craignait enfuie. Enfouie. Quelque part où elle ne saurait l’atteindre. Elle soupire, Rose. De soulagement.

Oui. Il est là, lui. « Oui. » Elle répète, la voix raffermie d’une volonté nouvelle. Il ne partira pas alors. Et c’est ça, plus que le reste, qui lui donne l’impression de se briser sur place, de voir ces morceaux d’elle-même sagement assemblés se désagréger. Comment est-ce qu’on s’assemble ? Comment est-ce qu’on se rassemble ? Elle se demande, en observant sa propre débâcle mentale. De loin. Moins concernée à chaque secondes. Il ne part pas. Alors, ça ira ? Un frissonnement la saisit, la jette un peu plus contre Ren, dans une posture d’abandon. Et elle écoute. Avide. De chacun de ses mots qui lui assure que ça ira. Evidemment. Et qu’ils feront ce qu’ils voulaient faire. Quoi qu’il advienne. Que ça ne change rien, au fond, pas vraiment.

Là. Le sourire. Comme une victoire en sourdine qui n’ose encore étirer le meilleur de son essence. Elle suit. Pourrait presque rire, sous la pluie battante, leurs mains liées par habitude. Par autre chose, aussi. Elle le voit bien, maintenant, ce qui les domine. Devine plus ou moins de quoi il est question.

Le sol gorgé d’eau, boueux, retient leurs pas. Et le rideau liquide déverse sur eux toute son inaltérable monotonie. Mais ça ne la dérange pas, Rose. Bien au contraire. Tout a l’air si normal, et elle est si chamboulée, que le moindre élément susceptible de la ramener dans la routine familière de Poudlard est bienvenu. Et la route qui mène à Pré-au-lard. Et les Trois balais. Tout ce qui lui permet un peu de faire comme si rien n’était arrivé. Le temps de se poser. Elle est trempée lorsqu’elle entre. Apprécie l’ambiance chaleureuse qui règne toujours. Loin de ce petit pub londonien, presque désert de bon matin.

Rose laisse Ren choisir la table. S’installe, sitôt que c’est fait. Se sèche rapidement d’un coup de baguette. Le sèche rapidement, d’un coup de baguette. « Je crois que ça faisait longtemps qu’il y pensait. C’est moi qui pensait pas qu’il le ferait vraiment. Pas comme ça. A trois mois de la fin des cours. » Partir, elle veut dire. Les marques, elle n’en parle pas. «C'est nul. C'est vraiment hyper nul» Elle fronce les sourcils. Observe Ren. Se mord les lèvres.

« Comment est-ce que je suis supposée faire. J’ai pas d’ambition. J’en avais pas vraiment, à part voyager. Découvrir des choses. Mais. J’ai pas réfléchi au comment. Jamais vraiment réfléchi. J'pensais avoir le temps» Elle se sent stupide, maintenant. Tellement stupide. « Et… Hum. J’ai plus de maison. » La phrase sonne étrangement. Tout comme l’idée de ne plus jamais revenir chez elle. Et le constat tombe, énorme. « J’ai… nulle part où aller ? J'ai un peu d'argent. Je pourrais louer une chambre au début, mais ensuite... » Elle pose ses coudes sur la table. Glisse son menton contre ses paumes. Tente bien de raviver en elle la combativité coutumière. « Mais. C’est juste un peu d’organisation. Il faut que je m’organise ! » Pas que ça fonctionne vraiment. La motivation lui échappe encore. Et elle s'embrouille, toute seule.




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Ren Hawkins

Ren Hawkins


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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 30 Mai - 17:34

Y a pas de plan. Y en a jamais eu. Juste un besoin viscéral de se tirer voir ailleurs s'ils y sont, tout plutôt que de leur infliger le brouhaha des autres élèves au milieu de la Grande Salle. La main de Rose dans la sienne, Ren marche. Vite. Ignore la manière dont ses chaussures s'enfoncent dans la terre encore et encore à mesure qu'ils traversent le parc, gagnent les grilles, et bientôt le sentier les menant à Pré-Au-Lard. Ignore la pluie qui leur ruissèle sur la peau, s'infiltre grossièrement sous ses vêtements. Ils ne parlent pas. N'en ont pas besoin. Ren sent la colère retomber, seconde après seconde. Ne subsiste que l'urgence de rendre à Rose ses sourires et ses mèches blondes. Il n'est sorti avec rien d'autre que son tabac et son briquet - tout neuf, soutiré moins d'une semaine plus tôt à ce branleur de Forbes contre la fin d'un pétard. Sans argent, c'est sur l'auberge qu'il rabat toutes ses cartes. Tient la porte à la française, lui étire un sourire qui se veut rassurant.

Immédiatement son attention se porte sur le comptoir. Pas de Kat. Elias Baxter en personne, par contre, qu'agite une main dans sa direction. Ren lui répond de la même intention avant de choisir la table la plus éloignée, près des fenêtres. Rose les assèche d'un simple sortilège. Installé dans le fond de son siège, il se prépare à parler de tout. Rien. N'importe quoi qui puisse lui égayer un peu sa journée. Lui changer les idées. Elle le devance, le laissant ouvrir et fermer la bouche comme un poisson hors de l'eau. La laisser parler. C'est bien aussi. Alors il la laisse parler. Fronce un peu les yeux. C'est nul. Putain d'euphémisme non ? Il a presque envie de rire. Presque. Sauf que ça l'énerve juste, ce constat débile. C'est pas nul. C'est vraiment de la merde. Chié par un énorme enculé. Sur une nana qui mérite à peu près mille fois mieux que ça. Alors il se marre pas, Ren. La regarde, simplement. L'écoute. Avachi contre son dossier, il a les mains enfoncées dans ses poches, l'impression que la colère lui revient, sournoisement.

- Plus tard.

C'est tout ce qu'il dit. Quand elle conclut qu'elle doit s'organiser. Ça parait plutôt évident que la nouvelle est pas digérée. Qu'aucune bonne décision sera prise dans la minute. Il se redresse un peu. À pas le temps d'en placer une que débarque Elias. La gaieté incarnée, ce type. À croire qu'il vit pas un seul mauvais jour. Le délire.

- Bonjour, jeunes geeeeens. Ren, toujours partant pour la semaine prochaine hein ?
- Yup ! Rose va monter sur scène avec moi au fait, il annonce en montrant la sorcière.
- Ah oui ? Génial. Hâte de voir ça. Bon j'vous sers quoi les gosses ?
- T'peux mettre sur ma note hein ?
- Oui, oui, t'inquiète pas pour ça. Plat du jour, plat du jour, on a une poêlée de légumes de saison - tout droit sortis du potager, il balance un clin d'œil, avec une entrecôte. Pas d'saison, pas sortie du potager, mais franchement bien cuisinée.
- C'est bien. Ça. Mh ? Il balance un regard interrogatif vers Rose.
- Deux plats du jour. Bon j'vous amène de l'eau et j'vous prépare ça.
- Merci Elias.

Ren patiente que le type ait disparu en cuisine. Visiblement aujourd'hui il est tout seul pour gérer. Probable que les elfes soient avec Kat à s'occuper des chambres dans les étages. La salle est pratiquement vide, les seuls clients amassés non loin des cheminées ronflantes. Ren se redresse un peu sur son siège, croise les bras sur la table et y pose son menton. Mate Rose.

- On a Poudlard. Pour l'instant. Pour trois mois encore. Se relève un peu. Après ça on avisera. Hésite pas bien longtemps avant d'ajouter. J'ai pas vraiment d'endroit où aller après non plus, Rose. Mon oncle s'est tiré l'été dernier alors il pourra probablement pas nous héberger. Mais j'ai un pote qui m'laissera pas dehors sur Brighton. Pis j'ai ma gratte, et rien qu'avec ça j'aurais toujours de quoi m'payer une chambre quelque part. Nous payer une chambre.

Pour l'avoir vécu, sept mois plus tôt, au départ précipité de Jack, Ren a déjà un peu réfléchi au problème. Pire des cas il a rien contre squatter des habitations abandonnées pour les vacances. Est bien conscient que c'est pas un plan. C'est juste ce qu'il compte faire à la fin de l'année, ce depuis qu'il a repris les cours. Appréhende pas vraiment, parce que fondamentalement son hébergement a toujours été un peu chaotique. Gamin il voulait pas rentrer chez lui, alors il squattait où on voulait bien le garder. Chez Nash. Chez Miles. Chez Jack, occasionnellement. Jusqu'à ce que Harry soit foutu en taule et qu'il déménage définitivement, pour un endroit qu'avait eu l'air pendant deux étés d'un chez soi plutôt cool. Jamais il l'a pris pour acquis. Son existence est taillée pour se faire sur le tas. Les gens pour aller et venir au milieu, sans vraiment tenir compte de ce qu'il voudrait, de ce qu'il aimerait. Ça le dérange pas. La plupart du temps.

- J'te laisse pas, Rose. J'suis sérieux. On va trouver. Ensemble. On est partenaires non ? Il lui offre un sourire. Timide, peut-être. Une carafe d'eau lévite à travers la pièce pour se poster entre eux. On a trois mois pour s'organiser un peu. Fin moi j'vais rien organiser du tout. Il a un rire. Mais bref on est pas dehors tout de suite, ok ? Pis d'pas avoir d'chez toi, c'est aussi bien pour voyager et tout. Ça veut dire t'es libre de faire tout c'que tu veux.

Ouais, bon. Probablement que c'est pas ce à quoi elle pense dans la seconde. Sa liberté. Probablement qu'elle pense à son enculé de père qui l'a lâché comme une merde. Probablement qu'il a rien à dire de particulier à ça, parce que y a rien à dire de particulier à ça. Il a fait le tour du problème. Des dizaine et des dizaine de fois. Il tend une main au-dessus de la table pour choper la sienne. Se déplace carrément avec sa chaise quand il constate qu'ils sont beaucoup trop loin, pour s'installer juste à côté d'elle et lui passer un bras sur les épaules. Lui embrasser la joue. La bousculer. Faire un tour de manumagie tout naze en vu de lui servir de l'eau, et échouer lamentablement en en foutant plein la nappe.

- Merde. Quel con.

Ça a le mérite de faire marrer Rose. Elle a tôt fait de réparer le bordel d'un coup de baguette, juste avant que ne déboule Elias et deux plats parfaitement exécutés lévitant devant lui.

- Tadaaaa. Bon appétit les jeunes.
- Merci, top !

Le gars est reparti aussi sec, s'affairer de nouveau en cuisine, et Ren reste le regarder un moment avant d'ajouter.

- Même ici t'sais quoi, j'suis sûr qu'ils nous hébergeraient gratos contre des concerts. Il récupère sa fourchette pour la planter brutalement dans ses légumes, les enfourner. On ch'ra pas à la rue, Roge. On ch'ra des troubadours !

Ça l'enjaille un peu de les imaginer elle et lui sur les routes comme deux itinérants.

- Mange, il ordonne en agitant son couvert.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 30 Mai - 22:56


Elle se coupe lorsque le plus tard vient mettre un terme à la pagaille qui lui sert d’esprit. Il a raison. Plus tard, c’est bien. Faire des plans sur la comète ne sert à rien, d’autant plus qu’elle ne sait pas si elle pourra les mener à bien. Et puis, il est rassurant, ce plus tard. Parce qu’il implique l’après à venir. Et l’après assure que rien ne s’arrête. Rien du tout. Ce n’est la fin de rien. Seulement d’un lien qui était mort, déjà, bien qu’elle refuse de se rendre à l’évidence.

Elle lève les yeux vers Elias. Qu’elle n’a croisé que quelques fois. Sans vraiment s’arrêter sur le personnage. S’arrache un sourire devant la joie qu’il affiche. Ecarquille les yeux lorsque Ren annonce qu’elle le rejoindre sur scène. S’apprête à les interrompre, pour dire qu’elle peut payer. Ne dit rien, finalement. Hoche seulement la tête pour confirmer la commande. Oui. C’est bien. Ça a l’air bon. Ça lui ferait envie, sûrement, si elle n’était pas si écœurée.

Le menton toujours dans les mains, l’air toujours un peu triste, elle se remet à contempler Ren. A l’écouter parler. Et à se bercer dans ses mots. Dans sa voix. Elle réalise, tout doucement, qu’il était sérieux lorsqu’il parlait de son absence de plan. Et elle aime bien ça. Aperçoit presque cette liberté qu’ils touchent du bout des doigts. Ne pas avoir de pied à terre. Passée la première panique. C’est faire du monde entier sa maison. L’idée lui plait. La réconforte un peu.

Elle lâche un peu de lest, Rose. S’autorise à imaginer à quoi il pourrait ressembler, cet été avec lui. A tout ce qu’ils pourraient faire. Tous les endroits où ils pourraient aller. Ensemble. Parce que c’est plutôt clair, maintenant, qu’il fera partie du tableau ?  C’est à ça qu’elle se raccroche, maintenant, pour repousser le reste. Quelque chose qu’il confirme, d’ailleurs, d’une nouvelle phrase assurée. Elle se blottit contre lui. S’apprête à formuler un remerciement sincère, qui se change en rire nerveux lorsque l’eau vient inonder la nappe. Rien ne subsiste de l’incident lorsqu’Elias revient, les plats qui l’accompagnent mettant l’eau à la bouche de la sorcière. Elle se sent encore barbouillée, légèrement, ne peut s’empêcher pourtant d’observer les assiettes avec un intérêt certain. Regarde l’homme repartir avant de reporter son attention sur son compagnon. Vraiment. Elle ne le mérite pas.

« Ça a l’air… » Incroyable, s’apprête-t-elle à dire, penchée sur sa part. Elle relève la tête, écope de la vision d’un Ren, la bouche déjà pleine. Et ça lui donne un air presque comique. qui la fait pouffer malgré elle.

« Ok Ben le troubadour. » articule-t-elle nettement en le singeant, faisant à son tour des gestes avec sa fourchette. Elle se met à manger, les traits toujours tirés, le ventre toujours un peu plombé, mais l’appétit en phase de revenir. Et puisque manger la bouche pleine n’est visiblement pas un problème, elle reprend avec un grand mouvement de fourchette. « Philibert aidera ! Les légumes sont délicieux ! Et faudra quand même que je passe chez mon père. Pour récupérer des trucs. Tu viendras avec moi ?! J'aurais bien aimé t'y emmener en d'autres circonstances mais...» Les trois idées partent en même temps, même si elle baisse la voix sur la dernière. Elle n’a pas la moindre envie d’y aller toute seule. Doit pourtant mettre la main sur une partie de ses affaires restées sur place. Des affaires qu’elle ne cèdera pas à son père, à aucun prix.

« En vrai, dormir ici ça m’irait bien. N’importe où, en fait. Regarde sur la lande, on était pas si mal installés. J’ai toujours la tente et les affaires de camping, alors si vraiment on est en galère, on pourra toujours se trouver un coin quelque part. Et faire comme si c’était normal. » Elle  manque s’étrangler avec un morceau de carotte. Se met à tousser violemment, le visage reprenant des couleurs. Retrouve son souffle avant d’examiner son assiette avec une moue suspicieuse.

« Ils servent des légumes vivants, j’te jure ! » Annonce-t-elle en venant adroitement piquer de la fourchette de l’assiette de Ren. « Tu permets, j’vérifie juste qu’ils vont pas attenter à ta vie. » Elle lui tire un sourire en coin, porte à sa bouche ce qu’elle vient de voler, prend le temps cette fois de mâcher correctement. « Ce serait vraiment dommage de mourir comme ça. » Elle note en prenant une nouvelle bouchée, appréciant de plus en plus le plat et ses saveurs.

« J’préfère qu’on soit des rockstars que des troubadours. On pourrait vivre dans un bus ! Comme si on était toujours en tournée ! Et puis… De toute façon. T’as raison. On verra bien !» Tant de choses peuvent arriver, en trois mois. Ou pas. Ils aviseront le moment venu. Pour l’heure… « Concert, la semaine prochaine. Ca va aller tu crois ? » Elle a besoin. De se focaliser sur des choses simples. Des choses prévues. Annoncées. Préparées. Préfère se demander comme elle s’en tirera sur scène qu’imaginer dans quel taudis elle devra éventuellement vivre sitôt la fin de ses études arrivée.  





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Ren Hawkins

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 30 Mai - 23:39

Il lui tire la grimace. À Ben. Parce que merde, elle a pas le droit d'utiliser ce genre d'information contre lui. Si ? Si. Ça l'a fait rire, Ren. Même si c'est de courte durée. Parce que Rose parle de récupérer des affaires chez son daron, qu'il trouve ça moyen drôle. Acquiesce. Parce que y a pas de débat. À aucun moment il la laisse y aller seule. L'énonce, même, entre deux bouchées.

- Évidemment. Même pas tu t'avises d'y aller sans moi j'déconne pas.

S'engouffre de la viande, qu'il mâche un peu brutalement. Il est ok pour camper. A bien kiffé la première fois, déjà. Se fige quand elle se met à tousser, pour finalement se foutre de sa gueule quand il constate qu'elle a rien. Qu'elle sait juste pas manger.

- Abrutie.

C'est pas sérieux. Y a l'insolence étalée sur la gueule, dans le sourire amusée. Il prend un air faussement outré quand elle vient lui tirer des légumes de son assiette. L'empêche en rien pour autant.

- Bah oui bien sûr.

Il est content, Ren, parce que Rose mange. Bien. Sourie, un peu. Se projette, aussi, avec lui, dans ses délires d'itinérant, même si visiblement elle a pas capté.

- Les rockstars sont des troubadours, Rose.

Même qu'il fait très sérieux quand il dit ça, figé la fourchette en l'air et les yeux vissés sur sa personne comme s'il jaugeait ses capacités. Dramatique ? Un peu. Il aime bien. Ça la fait rire. Il en peut plus de ces cheveux noirs de corbeau, de ces faux-sourires qu'elle étire pour faire genre que tout va bien. Il la connait assez pour voir quand c'est pas réel. Alors il lâche rien.

- Évidemment qu'ça va aller. On va tout déchirer.

Il est sûr, Ren. Parce que Rose et lui ils s'entrainent tous les jours, et qu'elle kiffe la musique autant que lui. Qu'elle chante bien. Il a pas le moindre doute. Aimerait bien qu'elle en ait pas non plus, même s'il sait que ça dépend pas franchement de lui. Il dévore le reste de son assiette. Bataille à chaque fois qu'elle vient le voler, pour finalement la laisser faire sa vie. Parce qu'il s'en branle, en fait, que c'est juste pour le jeu qu'il défend l'territoire. Qu'elle peut bien prendre tout ce qu'il a si elle veut, ça l'emmerdera pas.

- Tu veux récupérer quand tes affaires ? Il demande sérieusement en délaissant ses couverts pour la braquer de son regard bleu profond. On peut faire ça aujourd'hui. Comme ça on en parle plus, c'est derrière nous. Ou alors on zone dans la salle de jeux et j'te mets la misère au billard. On remet à plus tard. J'ai rien contre plus tard.

Il la jauge. Attends. Sagement.

- J'peux y aller seul aussi. Tu m'donnes l'adresse et tu m'dis c'que tu veux, t'as pas à y aller., il propose de but en blanc.

Se lève de son siège pour lui passer derrière, lui ramener distraitement ses cheveux vers l'arrière. Se pencher pour l'embrasser sur le sommet du crâne. Lancer ses bras autour d'elle pour l'étreindre doucement. Lui murmurer à l'oreille.

- Tu m'dis. Tu m'dis c'que tu veux, on fait c'que tu veux. Si t'veux j'lui nique la gueule j'le fais avec plaisir aussi.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyVen 31 Mai - 15:32


« Les rockstars sont des troubadours, Rose. » Elle répète en écarquillant les yeux, imitant l’air sérieux, ce qui tient du miracle étant donné le rire qui la secoue toujours. Elle a envie. De tout éclater avec lui. Et d’envoyer valser tout ce qui pèse, tout ce qui dérange, tout ce qui ne va pas. C’est comme ça que ça fonctionne, après tout. Trier. Garder le meilleur. Comme ça qu’elle fonctionne, elle, la plupart du temps. Essaye, en tout cas.

Un sourire toujours glissé sur les lèvres, le regard de plus en plus lumineux, elle se focalise sur son assiette quelques minutes, le temps de lui faire un sort, écrase par la même occasion toute sensation désagréable au creux de son ventre.

« Aujourd’hui ? » Elle demande, comme pour se faire elle-même à l’idée. Son père est sûrement de retour. Elle n’a pas envie de le croiser. Pas aussi vite. Même le point soulevé par Ren vaut le coup de s’y pencher. D’envisager. Elle serait débarrassée. Libre de ne plus y penser, du tout. Puis de laisser le temps faire son œuvre. Parce qu’elle sait bien, au fond, que ce n’est qu’une question de temps, pour apaiser la blessure suintante et en faire taire les échos.

« C’est tentant, mais… » Elle s’interrompt. Tentée. Retrouve une part de raison. Non. Ils ne peuvent pas. Ils ne peuvent pas débarquer comme ça, sans annonce ni préparation. Elle n’a pas la moindre idée de quelle pourrait être la réaction de son père. Reste sûre que ce ne serait pas quelque chose d’appréciable.  

« Non. Jamais j’te laisse y aller tout seul. » Elle souffle. « C’est pas. C’est pas que je veux pas. Enfin c’est pas par rapport à toi. Mais quel genre de personne je serais si j’envoyais les autres régler mes problèmes à ma place ? J’pourrais plus me regarder dans une glace. » Elle soupire. Remonte la tête vers lui lorsqu’il se glisse derrière elle. Lui offre un nouveau sourire.

« J’ai trop peur de ce qu’il pourrait faire. Ou te faire. Et puis… J’imagine qu’il pourrait me créer encore plus d’ennuis ? » C’est dur de rester raisonnable, justement, alors qu’il lui propose purement et simplement de mettre en pratique ce qu’elle ose à peine formuler dans sa tête.

Alors elle s’admoneste. Se raisonne. Se dit que ce n’est pas si grave, ce qu’il lui a fait. Il ne l’a pas frappée. A peine maltraitée, pas vrai. Alors non, vraiment, ça ne vaudrait pas le coup. Les problèmes que dont Ren pourrait écoper s’il décidait de s’en mêler vraiment. Si elle était assez égoïste et inconsciente pour lui demander de le faire.

Non.

Il propose. Et c’est suffisant. Amplement.

Elle est touchée, Rose. Que vaut le désamour d’un père, lorsque Ren la dévisage, littéralement prêt à embrasser le chaos juste pour la défendre. Il n’a pas l’air de penser aux conséquences, lui. Ou mieux encore, il s’en moque. Et elle admire. En silence. Le don. Ses ramifications.

Elle a fini son assiette. Se sent un peu plus vivante, maintenant. Même si ses cheveux restent du même noir un peu terne. Elle se relève après avoir soigneusement déposé ses couverts sur son assiette. Se tourne vers Ren. L’embrasse au coin des lèvres avant de jeter.

« Pour le moment, JE te mets une raclée au billard. Ensuite, on avise. Ça t’va partenaire ? » Elle n’attend pas la réponse. Se dirige déjà vers la salle de jeux annoncée. Est sûrement trop sûre d’elle. N’a joué au billard qu’une fois dans sa vie, lors d’une soirée étudiante dont elle garde peu de souvenirs. Se réjouit pourtant de l’occasion offerte de faire complètement autre chose.

« J’me souviens même plus comment on tient une queue. » Elle annonce avec aplomb en revenant vers lui, l’objet cité en main, un sourire suggestif lui étirant les lèvres alors qu’elle attend qu’il la rejoigne. Elle observe ensuite la salle richement décorée, prend le temps d’en apprécier chaque détail. Repense à son père, parasite glissant au travers des barrières érigées pour lui rappeler le bouleversement récent. Elle ferme les yeux, inspire brièvement, le temps de chasser la sensation désagréable et de revenir au présent. Plus tard, elle a dit.

Tranquillement, elle fait le tour des tables. Laisse le bout de ses doigts glisser contre les tapis soyeux. Finit par s’adosser contre l’une d’elles, la queue toujours entre les doigts, le visage légèrement levé pour observer les jeux entassés sur les nombreuses étagères. Les boites ne lui disent rien, pour la plupart. Et elle se perd un peu, revient examiner les affiches qui couvrent les murs avec un plaisir évident, puis la scène, au fond, de laquelle elle ne tarde pas à s’approcher.

« Dans une semaine. » Elle souffle, un peu impressionnée, avant de chercher Ren des yeux.  





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Ren Hawkins

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyVen 31 Mai - 17:09

Il capte, Ren. L'envie, le besoin même, de gérer ses propres emmerdes. Il connait. À rien à redire à ça. Se contentera de l'accompagnement non-négociable qu'a pas l'air de la déphaser. Tant mieux.

- J'ai pas peur moi. Tu d'vrais pas non plus, il énonce sérieusement.

Ça fait trop longtemps qu'on a décidé à sa place que sa vie serait sans merci. L'angoisse a été digérée, recrachée, oubliée. Il est prêt à faire face à tout et n'importe quoi. Il a plus peur, Ren. Se sent armé. Physiquement autant que mentalement. C'est plus un môme qu'on peut tabasser au milieu du salon. Évidemment que ce sera plus facile pour lui que pour elle d'envoyer chier son paternel. C'est pour ça qu'il veut être là. Il sait trop bien ce que ça fait de se prendre certains mots dans la gueule. Ce qu'elle voit pas, et qu'il lui répètera pas parce que c'est pas un enculé, c'est qu'elle a plus rien à perdre. Elle est majeure. Le mec peut pas lui enlever plus que ce qu'il lui a déjà enlevé.

- C'est lui qui d'vrait avoir peur de c'que nous on peut faire.

Un type riche et important, agent du ministère, qui fout sa fille dehors avant la fin de ses études ? Ça la fout mal. Ren serait même pas surpris d'apprendre que y a des squelettes dans ses placards. Tous les bourgeois dans son genre en ont. Des secrets débiles qu'ils ont peur de voir s'éventer, parce qu'ils sont toujours trop propres sur eux, jamais bien droits dans leurs baskets. En ce qui le concerne c'est plutôt ce gars là qu'a autant de trucs à prouver que de choses qu'il a peur de perdre. Une leçon qu'il a appris de son daron à lui, la seule qui vaille peut-être un minimum le coup.

Il reçoit le baiser de Rose avec un sourire, acquiesce en lui serrant brièvement les épaules avant de la libérer.

- Yes ma'am.

Il la suit jusque l'arrière-salle, lui laisse découvrir un peu l'endroit. Il a peut-être un peu manqué à tous ses devoirs en l'embarquant pas une seule fois ici depuis qu'ils ont commencé à sérieusement sortir ensemble. Se marre à sa réplique en secouant la tête.

- J't'assure que tu fais ça très bien.

Ren récupère une canne, la mate explorer jusque le fond de la pièce, où se trouve la scène.

- Yup. T'vas voir c'est l'feu l'ambiance ici quand y a un concert.

On dirait pas comme ça. C'est vide. Les gens vont probablement commencer à s'entasser d'ici deux heures, parce que c'est samedi et que ça va commencer à vouloir se regrouper pour se poser et profiter de la fin d'après-midi, puis de la soirée. C'est clairement le meilleur endroit dans lequel faire ça à des kilomètres à la ronde. Bien au-dessus de la Tête-de-Sanglier de l'autre côté du village, qu'accueille à peu près tous les gens bizarres du coin dans une ambiance sale et lugubre immanquablement dérangeante.

- T'as hâte ? Il demande en installant les boules dans le triangle. T'sais que va y avoir des élèves de Poudlard, probablement des profs aussi. L'avantage de l'auberge, c'est que c'est la plus proche de l'école. Meilleur squat pour le weekend pour ceux qu'ont envie de passer la soirée en dehors du château. Il dit pas ça pour la faire flipper, mais par pure curiosité. Est-ce qu'elle a réalisé qu'elle devrait chanter devant des gens qu'elle côtoie un peu tous les jours ? Genre devant Forbes, ou Carter, ou Viviane, Sutherland ? On va tout déchirer, il énonce en retirant le triangle pour le balacer négligemment vers les fauteuils jouxtant les fenêtres. Allez Anderson, à toi l'honneur.

Il lui tire une révérence, Ren. Théâtrale. Débile. Attends qu'elle se place pour venir la choper par derrière, la retourner pour lui voler un baiser. Un vrai. Juste parce qu'il peut, pis qu'ils sont seuls. S'écarte finalement.

- Bon bah t'attends quoi, allez hop !

Ça le fait marrer d'être aussi débile. La musique les inonde, des baffles implantées dans les murs un peu partout. Du rock comme il aime. C'est bonne ambiance. Intime, parce que y a encore qu'eux. Rose a toujours les cheveux noirs, et la gueule triste sous certains angles, mais globalement elle a l'air d'aller mieux. Alors ça va pas si mal. Ren l'observe. Applaudit la performance. La commente comme on le ferait d'un match de foot ou de Quidditch.

- C'est une splendide transversale de Rose Anderson mesdames et messieurs, qui manipule décidément sa queue comme personne ! Deux points déjà pour la joueuse, qui semble analyser le jeu pour peut-être s'en faire un troisième, qui sait, mais sous quel angle va t-elle frapper cette fois : le monde est en haleine alors que la jeune française réfléchit, réfléchit et... ah, mince, c'est à côté. Rose aurait-elle été distraite par la beauté sensationnelle de son adversaire ?

Il esquive l'attaque, fait semblant de jouter avec sa canne avant d'éclater de rire et de se faire pardonner d'une main calée sur sa hanche. Il l'abandonne pour s'installer à son tour au-dessus de la table, examiner un peu le bordel, se choisir une rayée plutôt bien placé, et se mettre en place. Se remettre à causer.

- Ren Hawkins est en position. Il se concentre. On peut constater une certaine habitude dans sa manière d'aller et venir contre la blanche avant d'enfin... et c'est le buuuuuuut !

Les deux bras en l'air, il se prend carrément pour un champion pendant bien dix secondes pendant lesquelles il clame dans un hurlement murmuré un peu grotesque, en se baladant dans toute la pièce. Revient enfin se positionner pour un second coup, qu'il ne commente cette fois absolument pas, et qui clôture son tour.

- J'te laisse une boule d'avance, parce que t'es une fille.

L'insolence, rude, lui creuse deux fossettes sur les joues, et il réprime un fou rire devant la gueule de Rose. Ses mèches ont perdues de leur noirceur dans les dernières minutes. Génie, un peu.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptySam 1 Juin - 13:00


Elle a envie soudaine d’une cigarette. Observe Ren alors qu’il prépare la partie. Parle du concert. Elle n’a jamais chanté devant qui que ce soit. Mis à part lui, évidemment. Ce n’était jusque-là qu’un plaisir personnel auquel elle se livrait lorsqu’elle était sûre de ne pas être entendue. Et elle n’est plus bien sûre, maintenant que la date approche, que la chose se concrétise, d’en être vraiment capable.

Elle a envie, pourtant. Ne partage rien de ses doutes à ce sujet. Parce que si elle commence, elle ne s’arrêtera plus. Qu’elle ne compte pas annuler pour autant. Ils ont bossé. Dur. Et elle se le doit aussi, finalement, ce concert. Elle a besoin de se prouver qu’elle est capable. Affronter ses peurs. Sortir de sa zone de confort. Suivre Ren aveuglément.

« Bien sûr que j’ai hâte ! Et si je fais tout foirer, c’est pas grave, je pourrais juste éviter le coin pendant les trois prochaines années. » Elle rit en y pensant, d’ailleurs. « Bon en vrai, j’suis pas franchement rassurée à l’idée de chanter devant les autres. Mais c’est pas vraiment le fait de les connaître, plutôt le fait qu’ils existent. »

Sa propre explication lui paraît trop confuse pour qu’elle se donne la peine de la développer, et elle finit par un simple haussement d’épaules avant d’approcher de la table pour exécuter son premier coup après avoir reçu un baiser qui lui donne immédiatement envie de tout lâcher, le billard, la salle, les trois-balais, pour trouver un coin plus intime et plus adapté à ce genre d’échange.

« Tais-toi, j’me concentre ! » Elle fait mine de râler, sourit bien trop pour que ça paraisse sérieux. Soupire. Ajuste sa position en reportant toute son attention sur la table, la disposition des boules, celles qu’elle veut atteindre et comment.

Le commentaire lui fait relever un regard faussement furieux sur Ren. Elle essaye bien de perdre patience. De lui coller un coup de queue, même. N’y parvient heureusement pas et éclate de rire à son tour, résiste par elle ne sait quel miracle à son envie pressante de l’embrasser. Jouer correctement demande une concentration qu’elle est incapable de fournir. Elle se rend rapidement à l’évidence, cesse d’essayer réellement parce qu’elle préfère de toute façon menacer cet idiot d’Hawkin alors qu’il parade autour de la salle.

La dernière réplique lui fait lever les yeux au ciel, la ramène vers lui d’une démarche assurée. Tranquillement, elle joue son tour de manière exécrable, secoue la tête en prenant un air innocent et dépose la queue contre la table pour venir se glisser derrière lui et l’enlacer.

« Que va faire le champion maintenant qu’une admiratrice semble s’être mis en tête de gêner ses mouvements ? Se montrera-t-il aussi adroit ? Ou la fille en question risque-t-elle de lui faire rater son prochain coup ? Le public retient son souffle, tous les regards sont braqués sur Hawkins qui semble étrangement un peu moins assuré. »

Elle sourit, Rose, se décale légèrement pour le regarder jouer, réclame finalement comme une enfant. Des conseils. Des tactiques. Des précisions. Tout en récupérant la queue pour mettre en pratique les instructions. Et elle se prend au jeu, vraiment. Met même quelques jolis coups dont elle est plutôt fière. Avant de perdre la partie. Elle réclame aussitôt une revanche. Durant laquelle elle manque gratifier le tapis d’un joli sillon.

« Merde putain oop's ! » Elle lâche avant de se retourner, les sourcils haussés. « Bon d’accord, c’est toi le meilleur. J’préfère arrêter avant de finir avec une table à remplacer. » Elle pouffe, aide à ranger en notant les quelques silhouettes qui commencent à prendre possession du bar. L’ambiance change lentement pour se faire plus animée. Et elle n’est pas bien sûre, Rose, de vouloir rester, se fondre de la foule, prendre le risque de croiser des gens auxquels elle n’a nulle envie de parler pour le moment.

Elle retourne pourtant vers la scène pour en faire lentement le tour. En mémoriser les dimensions. Et se représenter, un peu, de quoi pourra avoir l’air le concert. Plus curieuse qu’effrayée, finalement. Plus impatiente que paniquée. Elle s’imagine en place. Imagine Ren, aussi. Le public. La musique. Oui, ils vont tout déchirer.

« Je dois m’acheter des clopes. Et je crois que le dernier numéro du magazine est arrivé. » Elle réfléchit quelques secondes. S’assombrit légèrement pour ajouter du bout des lèvres. « Et que je réfléchisse à un moyen d’entrer chez moi sans croiser mon père. Ce serait l’idéal. Il est rarement là le samedi soir, alors ça pourrait être une bonne occasion. » Légèrement pincées, les lèvres. Mais la chevelure garde ses éclaircies. Pour le moment, il est passé, l’orage, et le regard qu’elle lève vers Ren est résolu plus que désespéré. « Ça te dit ? Une petite aventure dans ma propre maison ? J'te montrerai ma chambre » Elle rigole même un peu à cette idée.





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Ren Hawkins

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptySam 1 Juin - 14:12

Ils se cherchent. Constamment. Manquent pas de laisser trainer des mains, des regards. Se marrent bêtement comme deux gosses à chaque fois que l'autre balance une connerie. C'est facile. Simple. Naturel. Ren trouve la patience de lui montrer quelques trucs. Comme Rose trouve la patience, à Poudlard, de lui réexpliquer ce qu'on vient de leur expliquer en cours. Ils forment une bonne équipe.

- On s'en tape des autres tu sais. T'peux rien faire foirer. L'concert, il explique quand il capte qu'il a sorti ça au milieu de rien, alors qu'il rangeait sa canne à sa place sur le mur. On l'fait juste pour s'éclater, toi et moi. Un sourire s'étire tranquillement. On va tout déchirer.

Faut qu'elle capte, Rose. Ça lui parait important. Que pour lui y a pas d'enjeu. Juste la scène et la musique. Le reste a pas besoin d'importer. Pour ça qu'il veut la voir grimper avec lui. Qu'elle comprenne la sensation que c'est. Égoïstement, qu'elle fasse partie du cercle restreint de ce qui compte vraiment, quand il se met à jouer. Ça comprend pas le public. Ça comprend juste sa guitare, la scène, ceux qui y montent avec lui. Il la rejoint près de l'estrade histoire de lui passer un bras sur l'épaule, lui planter un baiser sur la joue. Ignore le monde qui commence à s'entasser autour d'eux.

- Ok on fait ça.

Dans d'autres circonstances, il aurait sauté sur l'occasion pour lui sortir sa meilleure vanne au sujet de la chambre et de ce qu'il voudrait bien y visiter. Probablement qu'il finira par la sortir de toute façon. Mais là ? Là non. Là il garde un air sérieux, l'accompagne jusque la salle principale, et bientôt jusqu'au dehors de l'auberge. La relâche alors pour juste marcher à côté d'elle, dans un silence confortable, les mains dans les poches et le regard un peu ailleurs. Marrant comme il se sent toujours l'obligation de causer pour combler les vides, mais pas avec Rose. Il lui ouvre la porte, la laisse faire ses achats pendant que lui-même se roule une clope devant le bâtiment. Il l'a à peine perché sur ses lèvres qu'elle lui revient, et il embrase l'extrémité de la cigarette avant de lui refiler son briquet.

- Londres ?

C'est sa seule question. Elle acquiesce en commençant elle-même à se rouler une clope dans son paquet tout neuf. Ren prend la direction de la portogare, devant laquelle il se poste, s'adosse même, l'observant. Il est vaguement amusé de la voir galérer.

- J'ai ni ma baguette, ni mes tunes. C'est énoncé sur le ton de la conversation. Ça l'emmerde pas plus que ça. Il peut transplaner, et ça lui suffit. Par contre pour le reste, ça veut dire qu'il est plus ou moins à sa merci. T'as de quoi nous prendre un aller et retour sur toi ?

Ça leur prendrait pas si longtemps de retourner au château récupérer un peu plus que ce qu'ils ont sur eux. À commencer par des vêtements plus adaptés au temps de merde qui dégomme le paysage. Au moins il a arrêté de flotter. Ce qu'il y a c'est que Ren peut pas s'empêcher de se dire que plus ils attendent, et plus Rose risque de perdre sa motivation. De se poser trop de questions sur ce qu'ils sont en train de faire. Pendant ce temps y a moyen que son daron soit en train de prendre des mesures, au sujet de ses affaires. Il le connait pas assez pour savoir, mais il peut imaginer. Elle a dit qu'il pourrait vouloir l'emmerder. Ça serait sans doute un bon moyen de l'emmerder. Il a pas la moindre idée de ce qu'elle veut récupérer précisément, mais ça a l'air assez important pour qu'elle veuille pas lui laisser.

- On fait ça vite. On s'pointe, on vérifie qu'il est pas là. S'il est là on attend qu'il se tire. On fout tes trucs dans un sac et on s'tire. Y a un sac j'imagine ? Dans tes affaires ?

Ou une valise, n'importe quoi. Ren réfléchit un peu rapidement. Ça lui fout une impression de déjà-vu. À ceci près que son retour au bercail avait eu le mérite de pas comprendre la présence probable de son père, en cellule à Hornfield à des kilomètres de là. Alors bien sûr qu'il prend ça au sérieux. Il tire sur sa clope pour la terminer, négligemment la délaisser sur le sol humide. Attend qu'elle termine pour l'embarquer à l'intérieur de la minuscule cabine. Ça aurait été un endroit idéal pour s'envoyer en l'air, s'ils avaient pas eu d'autres plans. Rose fait la transaction, et la voix grésillante d'un agent du ministère ne leur énonce des instructions avant qu'un décompte ne survienne. Leurs doigts se joignent sur le jeton tombé entre eux, et dans un tourbillon ils sont transportés vers la capitale.

L'atterrissage est un peu brutal. Nauséeux. Ren chasse la sensation d'une longue inspiration, glissant sa main dans celle de Rose pour la serrer un peu, lui afficher un sourire. Ils sortent tous deux pour se mêler à une foule dense, sur une place immense comportant plusieurs cabines similaires à celle dont ils viennent de sortir. Une pluie hargneuse semble vouloir agresser la sphère imperméable de la portogare, et Ren se resserre un peu contre Rose en faisant cogner leurs épaules. Les yeux céruléens cherchent leur vis à vis, un sourcil haussé, et les lèvres étirées en une grimace amusée, comme s'ils n'étaient là que pour une course tout ce qu'il y a de plus banale.

- Bon j'sais pas par vers où on va mais j'compte sur toi pour le sortilège d'imperméabilité hein.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptySam 1 Juin - 19:55


Elle peut tout faire foirer. C’est une force, cette assurance qu’il lui transmet. Une force sur laquelle elle peut s’appuyer. Se reposer. S’approprier, aussi. Parce qu’après tout, si ça ne le dérange pas de rater un concert dont il est l’instigateur, pourquoi devrait-elle-même se sentir gênée. Et le toi et moi qu’il ajoute. Pour bien montrer que c’est entre eux qu’ils vont se jouer, les morceaux. Que c’est avant tout quelque chose qu’ils partagent, qu’ils vont faire ensemble. Et ça lui plait beaucoup. Lui donne de nouveau ce sentiment d’être importante. De compter. Comme elle n’a jamais vraiment compté. C’est surtout à ça qu’elle pense, et pense encore lorsqu’ils quittent l’auberge, se rendent au tabac, puis vers la portogare.

« Regarde pas ma clope comme ça Hawkins elle va se ratatiner sur elle-même. » Un seul commentaire accompagné d’un sourire en quoi, la clope en question ressemblant à tout sauf à une cigarette. Elle la fume quand même, par petites bouffées rapides. « J’ai de la monnaie sorcière et de l’argent moldu. » Elle confirme avant d’acquiescer rapidement.

« Tout en vitesse et en discrétion, ça m’va cap’tain ! » Elle mime un pseudo salut militaire, fait un inventaire rapide de ce qu’elle doit récupérer. Les papiers, dans sa chambre, en priorité. Les photos, aussi, qu’elle n’a pas emmenées à Poudlard. Quelques babioles sûrement. Elle peut faire l’impasse sur les vêtements et autres futilités, elle en a ramené le maximum à l’école, déjà. Se demande s’il serait trop imprudent de forcer un passage par le bureau paternel pour mettre la main sur la boite de sa mère qui lui appartient normalement. Elle verra bien quand ils y seront, selon la manière dont les choses s’annoncent.

Pas de nausée à la sortie du portoloin. Un déséquilibre, néanmoins, que la main de Ren rattrape. Elle lui rend son sourire, observe la place qui les accueille et jette sur eux le sortilège réclamé, avant qu’ils ne soient complètement trempés. Quelques secondes, elle fixe Ren dans les yeux. Puise dans leur bleu toute la tendresse qu’elle peut y déceler. S'approche et l'embrasse sans retenue avant de reculer d'un pas, la mine presque satisfaite.

« On est pas très loin, en vrai. Viens. » Et elle lui reprend la main après s’être roulé une nouvelle cigarette. Tout au long du chemin, elle discute, propose des plans, des retraites possibles en cas de problème, où aller, quelles rues éviter, le fonctionnement de la maison, les sortilèges en place, et un peu tous les détails utiles ou non qui lui passent par la tête, histoire de dénouer un peu cette boule qui se forme dans son ventre à mesure qu’ils approchent. Une fois parvenus dans sa rue, elle serre la main de Ren plus fort, observe les alentours avec circonspection. C’est une petite rue isolée, qui semble vide à l’heure actuelle.


« C’est la grande maison là, le numéro 7. » Elle indique en désignant une bâtisse victorienne d’un blanc éclatant. Elle s’approche, fait disparaître son mégot d’un coup de baguette avant de se planter résolument devant la porte. « Ça devrait aller, j’sens rien d’inhabituel, tout a l’air normal. Il a probablement pas prévu que je puisse revenir aussi tôt. On peut pas transplaner une fois la barrière passée. Mais y’a une réserve de poudre de cheminette sur la cheminée, au cas où. » D’une main décidée, elle dépose la pointe de sa baguette sur la poignée. La porte s’ouvre sans un bruit, ouvrant sur un corridor sombre et décoré avec gout.

« Bienvenue chez moi Hawkins. » Elle lance, l’air un peu théâtral, le regard déjà happé par tous les souvenirs familiers qui la submergent. Et c’est très étrange, de revenir ici, sans s’y sentir la bienvenue. Elle ne peut s’empêcher d’observer avec un regard triste les différents tableaux qui ornent les murs. Des peintures moldues que sa mère adorait. Seuls vestiges, d’ailleurs, que son père ne s’est pas empressé de revendre. Ça l’a toujours un peu étonnée, Rose, mais elle n’a évidemment jamais posé la question.

« Escalier, premier étage sur ta gauche. » Elle indique à Ren, lui donnant l’emplacement de sa chambre vers laquelle elle se dirige elle-même. Dans la cuisine, le cliquetis régulier des sortilèges animant couverts et vaisselle résonnent. « Visiblement, j’suis toujours la bienvenue. En tout cas pour le moment. » Elle précise en grimpant les marches pour débouler sur un couloir dont les murs adoptent aussitôt la même couleur que ses cheveux, un noir aux riches nuances bleutées. Elle ouvre la porte de la première pièce, invite Ren à la suivre à l’intérieur, et marque une pause pour se rouler une cigarette.

« Pas le droit de fumer à l’intérieur, mais je crois que je m’en fous, j’ai besoin. » Elle explique en laissant son regard errer dans la chambre. « C’est ma chambre. Vraiment, j’aurais aimé t’inviter pour de vrai. Faire ça correctement. Mais comme j’vais probablement plus jamais venir ici, eh bien, au moins, tu peux participer aux adieux. » Elle sourit, attrape le sac qui traîne sur le lit impeccablement tiré, commence à fourrer dedans les livres et les parchemins étalés sur le bureau.

Elle est simple, la pièce. Des tentures aux murs représentent des paysages montagnards qui viennent offrir un peu de fantaisie aux murs d’un blanc cassé. Le lit, calé dans un coin, le bureau, poussé dans un autre, un pouf confortable près d’une fenêtre aux rideaux tirés. Rien de très personnel. Mis à part la série de photographies représentant une femme souriante dans différentes endroits. Et une petite blonde, à ses côtés. Le sac est agrandi d’un coup de baguette alors qu’elle continue d’entasser dedans un peu tout ce qui lui tombe sous la main. Elle a cessé d’être organisée au moment où elle a franchi la porte. Se sent maintenant prise de frénésie, à l’idée de devoir renoncer à tout ce qu’elle a toujours connu. Finit tout de même par refermer le sac avec fermeté après y avoir glissé une dernière série de papiers.

« Y’a le bureau de mon père, mais j’doute qu’on ait le temps. Il doit probablement savoir qu’on est là. Remarque, pas sûr qu’il puisse revenir, il saura probablement juste que je suis passée ? » Mais là est tout le problème. Elle ne peut fournir aucune certitude. Seulement une hypothèse qu’elle préférerait ne pas vérifier. Mais après, après… Il sera trop tard.

« Je sais pas Ren, je sais pas quoi faire. » Elle recommence à paniquer un peu, attrape le sac et sort de la chambre pour rester sur le pallier, visiblement perdue concernant la meilleure décision à prendre. « Ça vaut pas le coup ? Y’a une boite, dans son bureau. Des bijoux qui sont à ma mère, et que je devais avoir. Je peux zapper, non ? » Des bijoux, elle en aura d’autres. Et elle n’a pas besoin d’objets pour lui rappeler sa mère. Peut invoquer son souvenir quand bon lui semble. Elle se mordille les lèvres, hésite, observe son compagnon avant de finalement prendre la décision qui s'impose. « Autant pas pousser notre chance, mission accomplie ! » Elle lance en commençant à descendre lentement les escaliers.






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Ren Hawkins

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptySam 1 Juin - 20:37

Il peut pas s'empêcher de phaser, Ren. Sur la façade impeccable. Blanche, immense, riche. Sur la dimension prometteuse d'un intérieur qu'il peut que s'imaginer vaste, foutrement entretenu, décoré même. Il suit Rose à l'intérieur, non sans s'être assuré de savoir où ils pourraient la trouver, la poudre de cheminette. C'est précisément comme l'image qu'il s'en faisait. Haut de plafond, avec des meubles un peu classe qui semblent dénués de poussière ou de bibelots inutiles. Impeccable. Il perd pas son temps.à fureter. Empreinte la série d'escaliers pour rejoindre la chambre. Peut pas s'empêcher de se grouiller de crainte que le daron débarque subitement. La laisse lui ouvrir la porte vers son chez elle. Furète à l'intérieur avec un genre de curiosité dévorante qu'on lui connait pas.

- T'inquiète. J'ai pénétré mieux qu'l'intimité de ta chambre, Rose.

Le placement est insolent. Spécifiquement là pour alléger une atmosphère qu'il trouve lourde, à présent qu'elle s'active à récupérer des trucs à droite à gauche, sans plus tellement faire cas de sa présence. Des photos, beaucoup de photos. Des papiers, aussi. Des bouquins, en vrac, des peluches, sur lesquelles il s'abstient de faire le moindre commentaire. La figurine mouvante d'un dragon carrément stylé, du bordel qu'elle semble trouver aisément et qui vient s'entasser dans le fond d'un sac d'une manière un peu agitée, comme si la sorcière prenait finalement un peu tout ce qui lui tombe sous la main au hasard de secondes qui défilent encore et encore. L'agitation le gagne. Il zieute. Par les fenêtres. Si quelqu'un semble près à débouler dans la baraque. La surveille elle, aussi, du coin de l'œil.

-Des trucs à ta mère ?

Ça le fige, la main sur le rideau, le regard sur la française. Elle l'a perdu, sa mère. C'est sérieux. Même qu'il se souvient parfaitement avoir écumé toute sa maison pour récupérer le peu que la sienne a laissé derrière elle, avant que son père se mette à tout cramer.

- Tu zappes que dalle.

C'est définitif. Le ton qu'il emploie. Elle pourrait regretter, Rose. Il veut pas ça. Alors il lui chope la main sans prévenir, l'embarque à sa suite, à l'aveugle.

- L'est où l'bureau de ton daron ?

Il se laisse guider, Ren. L'entraine en suivant les directives, l'air à l'affut et la manumagie qui lui fait grésiller le bout des doigts. Ça l'emmerde fort qu'ils puissent pas juste transplaner quand ils veulent. Elle a dit que la poudre se trouvait dans la salle à manger. Ça peut pas être si loin. Ça va l'faire. Elle les conduit jusqu'au rez-de-chaussée, et il la laisse aller récupérer les fameux bijoux, continuant de zieuter l'extérieur à travers les fenêtres.

- Putain. Putain, Rose, il arrive. Ton daron. Il arrive. On bouge. On bouge !

Le mec a transplané de nulle part, au milieu de la rue. Se dirige tout droit vers ses appartements. Ren chope Rose sans grande délicatesse pour l'entrainer à sa suite vers la salle à manger, repérée d'entrée de jeu.

- Putain, putain, putain. BOUGE !

Elle porte un sac deux fois plsu gros qu'elle, qu'il lui récupère alors qu'ils parviennent à la cheminée. Dans l'entrée, la porte s'ouvre dans un claquement dramatique.

- Les trois balais bébé. On s'barre aux trois balais. Ils font partie du réseau.

Il la presse, Ren, la pousse dans l'âtre alors que la salle à manger découvre une silhouette austère, dont les yeux se braquent directement sur lui.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyDim 2 Juin - 17:50


Elle s’arrête en pleine descente, Rose. Se tourne, la main de Ren attrapant la sienne. Alors elle cesse de réfléchir. Purement et simplement. Se concentre sur l’objectif à atteindre, sur le temps, probablement compté. Et l’efficacité qu’ils peuvent avoir en fonctionnant ensemble. Elle ouvre la porte du bureau à la volée, ne se soucie plus vraiment d’une quelconque sécurité, prise par l’urgence. Embarque la boite sagement déposée dans une vitrine non verrouillée. Et sursaute lorsque l’avertissement retentit, et ils gagnent la salle à manger au pas de course.

« Nom d’un p’tit Merlin ! » Elle souffle, paniquée, le cœur battant à se rompre,  la recommandation lui tombant dans les oreilles en la pressant un peu plus encore. Ils ne vont pas y arriver. Elle le sent. Elle le sait. La destination lui flotte encore dans la tête alors que, la baguette levée, une poignée de poudre à la main, elle s’apprête à prononcer les mots qui l’emmèneront loin d’ici. Trop tard. Se retourne à moitié et reste figée, happée par la vision de son père qui s’avance.

Tous les détails lui apparaissent. La main, crispée sur sa baguette. Les traits, fermés en une expression qu’elle ne lui a jamais vue. Le tic, nerveux, à sa paupière. La posture toute entière, tendue. Elle ne réalise pas, Rose, que la poudre de cheminette lui coule entre les doigts. Et la silhouette de son père s’avance, roide, sans qu’elle ne puisse faire le moindre mouvement. Elle s’attend, résignée, à sentir les mains se refermer sur elle, une nouvelle fois. Ferme les yeux. Juste une seconde. Mais l’impact ne vient pas.

Au lieu de ça, un simple déplacement d’air.

Vif.

Qui lui fait rouvrir les paupières brusquement. Ren s’est interposé. Lui masque presque la silhouette furieuse de son père. L’un et l’autre. Elle ne les a jamais vus comme ça. Si prêts à en découdre que la tension électrise la pièce entière. Rend finalement une forme de liberté de mouvement à la sorcière. Qui attrape immédiatement le bras de Ren, dur comme de la pierre.

« Arrête. Il vaut pas la peine. Arrête. » Elle souffle, dans une prière lancinante. Observe son père qui semble lui aussi prêt à frapper. Aucune parole ne lui vient pour le calmer, lui, cependant. Elle ne peut que le regarder, prise entre un dégout violent, et une incompréhension viscérale à l’égard de cet homme qui ne l’a même pas réellement élevée, mais découvre à présent des émotions qu’elle ne l’aurait même pas cru capable d’abriter. Elle le sent hésiter, son père. Pris d’une rage froide mais pourtant lucide.

La baguette du paternel s’abaisse lentement, comme au ralenti. Mais son expression ne change pas. Ni l’envie visible qu’il a de foncer vers sa fille, seulement retenu par la présence de Ren. Une présence qu’il ne s’attendait certes pas à devoir prendre en compte, en rentrant chez lui, pressé par l’alarme indiquant une intrusion dans son bureau privé.

Elle se sentirait presque l’envie de le provoquer. D’obtenir des réponses qu’il ne donnerait qu’une fois acculé. Mais acculé, il ne l’est pas. Pas vraiment. Et Ren lui importe plus que les réponses en question. Parce qu’il s’est jeté devant elle. Sans réfléchir. Porté par une réaction viscérale. Qui a actionné la sienne.

Et ils restent là, tous les trois, comme pris dans la glace, prêts à perdre le contrôle, pourtant, au moindre geste, à la moindre intention trop nette.

« Les bijoux de maman. C’est ce que j’ai pris. Parce qu’ils me reviennent. » Elle finit par déclarer, la voix blanche. Pour enrayer la tension. Tenter d’expliquer, finalement, ce qu’ils viennent faire là. Il n’a pas le droit de lui faire ça. De lui enlever ça. Elle refuse. Se sent faillir pourtant, déjà, juste à cause du regard qu’il lui lance. Comme celui d’un rapace. Sans émotion aucune. Elle pourrait mourir sous ce regard. Sans le faire battre d’un cil.

« Laisse nous partir. » Elle tente, malgré tout, poussée dans ses retranchements par le silence oppressant.

« Evanesco. » Est la seule réponse qui franchit les lèvres minces tordues en une ligne déterminée. Ainsi s’envole la poudre de cheminette restante. Suivie d’un accio froid dirigé vers le sac. Et, interdite, la sorcière voit le coffre à bijoux atterrir dans les mains de son paternel. Réalise à peine que Ren s’est emparé de sa baguette. Comme elle voit les sorts qui semblent s’échanger entre eux. Sans rien pouvoir faire. Elle n’a pas la force. Plus la force. Le sac git à ses pieds.

« Maintenant, partez. Si vous vois de nouveau dans les parages, j’alerte immédiatement les autorités. Et vous répondrez de vos actes devant le Ministère. On ne s’introduit pas chez les gens. On ne les vole pas. Rose, par amour pour le souvenir de ta mère. Je t’épargne pour cette fois. Mais tiens le toi pour dit. Vous aussi, jeune homme. C’est la prison la prochaine fois que vous osez mettre les pieds chez moi. »

Et sans un mot de plus, il leur indique l’entrée, derrière lui, le passage de la cheminée s’avérant désormais inutile.





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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyDim 2 Juin - 19:44

Pas le temps, pour les Trois-Balais. La poudre tombe froidement sur le sol entre les doigts figés de Rose. Ren réagit d'instinct. Lui passe devant au moment où le type s'avance, pour lui faire face, mâchoire tendue, le regard orageux, les poings qui se resserrent au souvenir des marques laissées par le paternel sur les poignets de sa copine.

- La touchez pas, il gronde. Aboie, presque.

Ils s'observent, en chien de faïence, plusieurs secondes étirées dans un silence pesant. Ren sent Rose l'agripper. Réserve toute son attention à celui qui lui fait face, pourtant, incapable de s'en décrocher. Attends, vraisemblablement, l'écart qui les fera péter un plomb. La baguette s'abaisse, les explications de la française s'érigent, Ren demeure parfaitement immobile et fermé. Sa main trouve la poche arrière de Rose alors que le gars fait disparaitre sa poudre de cheminette d'entre les mains de sa fille, et le sortilège de désarmement ne tarde pas à fuser, informulé. Un bouclier lui fait rempart, suivit d'un autre jet lumineux dont Ren se protège par réflexe.

Ce n'est que lorsqu'il comprend qu'il les laisse partir que l'arme s'abaisse légèrement, bien que le discours le fasse grimacer. Ils sont entrés par la porte, bordel. Avec une putain de clé, et un putain de code. C'est sa fille. Y a quoi qui va pas chez ce type ? Ren se formalise pas. Ni du ton guindé et froid, ni de la menace à son avis vide de sens. Il a un rire qui le secoue. Ironique. Conserve l'instrument de Rose entre ses doigts alors que de son autre main il lui prend la main. La cherche du regard. Nique les bijoux. Ça le rassure un peu de constater qu'elle a l'air aussi avide que lui de se barrer. Qu'elle compte pas tenir tête à cet enculé. Parce qu'au fond, il est plus que certain que le mec aurait le dessus.

- Vous êtes vraiment le dernier des enfoirés, il énonce en braquant de nouveau toute son attention sur lui.

Le type a qu'un informulé pour toute réponse, que Ren ne parvient pas à contrer. Le rictus méprisant qu'il lui offre manque de faire partir un coup directement dans sa gueule de con. Mais la main de Rose l'entraine déjà à sa suite, hors du bureau, et bientôt hors de la maison. Le sortilège de mutisme est levé alors qu'ils atteignent la route, qu'ils marchent d'un pas vif dans une direction aléatoire les éloignant toujours plus. Il a les veines en feu. Rose, à côté de lui, tremble. Ses mèches, sombres, ont des reflets écarlates. Sa voix à moitié éraillée balance des excuses à l'infini à propos de ce qui vient de se passer. De son père. Du plan foireux.

- C'est bon c'est un connard, Rose. C'est moi qu'ai proposé d'venir non ? Arrête de t'excuser.

Il en peut plus de l'entendre en boucle. Resserre sa main autour de la sienne. Zieute le sac de biais. Se demande à quel point elle y tenait, aux bijoux. Au moins il l'a laissé embarquer le reste. Ses photos. Ses peluches. Ses papiers. Putain d'enfoiré. C'est en boucle sous le crâne, superposé au visage de gros bourge les matant de haut. Comment une fille comme Rose peut être lié à un con pareil ? Ça le dépasse. Ren lâche Rose deux rues plus loin, pour se mettre à rouler. Furieusement. A les foutus doigts agités d'avoir voulu coller un pain dans la gueule du père Anderson. Parvient quand même à un résultat à peu près potable.

- Bordel d'enfoiré d'merde. Il ralentit un peu. La cherche du regard encore. Ça va ?

La question est débile. Mais il a besoin de savoir, quand même. Besoin qu'elle dise un truc, autre chose que des excuses sur le fait d'être venu là, que des regrets de l'avoir entrainé là-dedans. Il s'en tape de ça, Ren. Veut juste savoir à quel moment elle va péter un plomb. Parce que fatalement elle va péter un plomb non ? Lui aurait déjà pété un plomb.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyLun 3 Juin - 14:28


Perdue dans les excuses, les regrets lui dévalent des lèvres sans discontinuer alors qu’elle se rejoue mentalement la scène, ravale l’injustice globale avec dans la gorge comme un gout de bile. Qui lentement remonte. La confrontation en toile de fond, la main de Ren dans la sienne, comme une ultime contradiction.

Lentement elle récupère, pourtant. La colère souffle en elle comme un vent furieux, chasse tristesse et regrets pour ne laisser que l’aridité du lien ténu qui se brise enfin. « Je le hais. » Elle énonce, la voix raffermie. Roule rageusement une cigarette. Ses doigts ne tremblent plus. Et ses cheveux adoptent peu à peu les nuances d’un flamboiement encore discret, mais bien réel.

« Ça ira. » La réponse est accompagnée d’un regard franc. « Et toi ? » La cigarette aux lèvres, elle l’allume brusquement. Manque l’enflammer toute entière et prend une grande inspiration. « C’est bizarre. » Elle ajoute, sans préciser si elle parle de la situation dans son ensemble, du comportement de son père, ou juste de comment elle se sent actuellement. Elle ne saurait dire, d’ailleurs, comment elle se sent vraiment.

Tranquillement, elle vient s’adosser contre un mur. La froideur du béton lui arrache un frisson. Mais ses yeux restent rivés sur Ren. Elle l’a suffisamment remercié. S’est suffisamment excusé. Au point qu’il ait besoin de lui demander d’arrêter. Alors elle le regarde juste en silence. Le dévisage même carrément, en tirant distraitement sur sa cigarette. Finit par lâcher cette dernière pour se rapprocher de Ren. Le pousser contre le mur contre lequel elle se tenait quelques secondes plus tôt.

La manière dont elle commence à l’embrasser, avec la même rage viscérale que celle entretenue tout au long du trajet. Elle ne se laisse pas parler. Ne lui fait l’aumône d’un mot que le temps de revenir l’embrasser plus fort encore. Glisse ses mains sous le sweat pour gratifier la peau de caresses fermes. Les intentions sont claires.

Elle réalise un peu tard, Rose, qu’ils sont au beau milieu de la rue. Le vandalise d’un dernier baiser avant de reculer pour observer rapidement les alentours. Ils n’ont pas besoin de plus que d’un coin un peu plus tranquille. Elle ne se sent ni la patience ni l’envie de transplaner. Se contente d’attraper la main de Ren pour le tirer vers l’entrée d’une impasse proche.

Les portes ici sont barrées de planches rongées par l’humidité. Le vieux porche sous lequel elle s’installe semble tout aussi abandonné. Ses doigts lâchent leur prise sur le sac qu’elle abandonne à leurs pieds. Et ses mains retournent chercher la peau brûlante, les muscles tendus, alors qu’elle se presse contre lui, l’embrasse avec la même ferveur invasive, glisse, la voix pressante. « Maintenant. » Et elle lui prend la main, la glisse entre ses jambes, confirme encore une fois qu’elle est en proie à ces désirs violents qui ne souffrent pas l’attente.

« Ren. » Le nom est jeté alors qu'elle plante son regard dans le sien, les sourcils arqués en invitation directe.

Elle prend juste le temps de respirer avant de le reprendre d’assaut. Sait juste qu’elle a besoin de se sentir en vie. Maintenant. Tout de suite. Et qu’elle a besoin de lui pour ça. Maintenant. Tout de suite. Le reste peut attendre. Tout le reste.





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Ren Hawkins

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyLun 3 Juin - 19:42

Elle pète pas un plomb, Rose. Pas encore. Admet qu'elle le hait, continue d'arborer des mèches rougeoyantes, mais demeure fondamentalement stoïque. Fumer sa clope, lui demande si lui, ça va. Ren hausse un sourcil, répond même pas. Reste la mater en attendant. Quoi ? Il sait pas. Qu'elle pète un plomb, en fait. Parce que lui, ça va. C'est pas son daron qui vient de le foutre dehors en l'empêchant de récupérer les affaires de sa mère. Mais rien. Rien à part Rose adossée au mur, qui fume. Qui le dévisage. Étrangement, un peu, si on lui demande son avis. Il attend encore. Pis d'un coup elle se décroche pour venir le choper. Brutalement. Il a pas vraiment de réflexe, Ren, à part de balancer sa cigarette, de la laisser le faire valser contre le mur et l'embrasser comme si subitement c'était un peu la seule chose qui comptait.

C'est carrément bestial, la manière qu'elle a de pas le laisser en placer une. Rose, il aurait voulu dire. Demander ? Comprendre pourquoi elle se jette sur lui au milieu de la rue. Si c'est vraiment ce dont elle a besoin après ce qui vient de se passer. Sauf que clairement c'est tout ce dont elle a besoin, parce qu'elle s'arrête pas Rose, insiste tellement que ça le fait un peu vriller. Son cerveau s'arrête un quart de seconde. Redémarre. Son regard brûlant la suit alors qu'elle a l'air de capter où ils sont, combien c'est ni l'endroit ni le moment. Elle l'entraine plus loin. Pas beaucoup plus loin. Tellement pas plus loin qu'il a pas plus le temps que ça de remettre en question ce qu'elle est en train de démarrer. Lui, en fait. Elle est en train de le démarrer. Vraiment fort. Ren rejette la tête en arrière. Soupire. Essaie de retrouver un semblant de contenance. De rationnel. Mais quand elle lui chope les doigts pour les glisser entre ses jambes, c'est terminé.

- Rose, sérieux.

Il sait pas vraiment si c'est une supplique pour qu'elle arrête ou pour qu'elle continue. Il sait juste que c'est vraiment pas un bon endroit pour ce genre de connerie. Elle se jette sur lui de nouveau, et il la retourne contre le mur en passant ses doigts directement à travers la barrière de ses vêtements. À aucun moment il se la fait à même la rue, dans une impasse sordide du quartier dans lequel se trouve encore son daron. Il capte l'urgence, quand même. Lui gronde dessus quand elle se met à lui foutre ses ongles à travers la peau, sous son tee-shirt, et il la force à s'écarter un peu. Elle est déjà à moitié ailleurs. À moitié partie. Lui aussi, si on est parfaitement honnête. Son jean fait un putain de barrage bien merdique dont il refuse pourtant de se débarrasser. Pas ici, en fait. Quand même il fout sa main au travail. La laisse l'utiliser comme elle veut, en l'embrassant où il peut. Zieute aléatoirement de temps à autres que personne déboule. Continue jusque la sentir se contracter contre lui, pousser un râle qui lui démonte le crâne, se relâcher, recommencer encore et encore.

- Ok, ok bébé, ça va, laisse toi aller. Bordel. Son regard se plante sur les iris cerclés d'or, et il l'embrasse abruptement en se collant contre elle pour la soutenir alors qu'elle s'affaisse. Tu m'tues putain. On bouge. On bouge maintenant.

Il remonte sa main pour la laisser se remettre en place, s'écarte en ramenant ses doigts dans sa bouche. Il doit avoir la gueule en vrac parce qu'elle lui a niqué ses mèches blondes, mais il s'en bat les reins. Y a deux mecs qui passent dans la rue adjacente, visiblement en pleine discussion, qui font pas cas de leurs silhouettes plantées à quelques mètres. Ren secoue la tête avant de mater Rose de nouveau, son sac récupéré avec les seules affaires que son daron l'a laissé embarquer.

- On rentre ok ?


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyMar 4 Juin - 11:53


Elle ne sait pas bien ce qu’elle a en tête, Rose, alors que l’autour s’efface peu à peu, ne laisse, dans la brume qui lui endort l’esprit, que Ren, juste en face d’elle. Et ça lui coupe presque le souffle, l’envie qu’elle a de lui, soudaine, instinctive. Elle ne peut pas s’en empêcher. Elle ne peut plus. A renoncé à se raisonner lorsque leurs lèvres se sont rencontrées. Alors elle se livre, toute entière, à cette tension qui la dépasse, qu’elle ne sait plus comment gérer, comment exprimer, lève juste un regard presque surpris lorsqu’il la repousse, l’écarte de lui. Pourquoi. Non. Pas maintenant. Pas alors qu’elle a tellement besoin de lui qu’elle pourrait en hurler.

Elle ne dit rien à l’appel de son nom. Se contente de le fixer, une prière silencieuse au fond des yeux. Ne me laisse pas. Ne me repousse pas. Ne me rejette pas. C’est tout ce dont elle se sent capable. Le regarder. Espérer. Prier ? Transmettre l’impératif qui se passe de paroles de toute façon, des paroles qu’elle ne saurait formuler même si sa vie en dépendait.  Et il comprend. Ressent, probablement, cet état si fragile dans lequel elle se trouve. La détermination sans faille animée par une insécurité dévorante, un rappel sourd et lancinant de toutes les raisons pour lesquelles elle pourrait ne pas suffire.

L’âme à fleur de peau, les sentiments en pagaille, elle gémit contre lui, accepte le compromis sans se formaliser. C’est lui qu’elle veut. Lui tout entier. Mais ça peut attendre. Tant qu’il lui permet de calmer la faim. Au moins pour un temps. Elle est pressée, Rose. Pressée d’en finir. Pressée de se libérer de la brûlure. De l’exigence purement physique. Les gestes primaires. Approximatifs. Les gémissements lui râpant la gorge alors qu’elle tente de les retenir. Presque agressives, ses mains qui le parcourent toujours.

Elle ne sent plus le temps qui passe. La réalité qui s’agrippe. Comme elle s’agrippe à Ren. Avant de se laisser sombrer. Purement et simplement. Le regard brouillé. Son corps entier lui parait comme liquéfié. Et le désir, consumé, consommé, ne laissant derrière lui qu’une pesanteur agréable. Quelques secondes, durant lesquelles tout reste suspendu, entre deux mondes. On bouge. On bouge. Il dit. Et sa voix la ramène à elle. Elle cligne des paupières. Observe Ren. Le bordel dans les mèches blondes. Le sweat dérangé par ses multiples passages.

« Je… » Elle ne sait pas. Ne saurait pas expliquer. Pas besoin d’explications, décide-t-elle en hochant la tête. « On rentre. » Elle murmure. S’accroche de nouveau à son bras. Les jambes faibles. Le regard encore flou.

Le trajet du retour se fait sans un mot de sa part. Juste un regard, de temps en temps. Envers Ren. Jusqu’à ce qu’ils retrouvent la place de la portogare. La pluie s’est arrêtée. Pas l’orage dans le cœur de Rose. Elle le sent gronder dans ses os. Nimber ses iris de nuances électriques.  

Les grilles du château se dressent bientôt devant eux. La seule maison qu’elle possède encore. Et ça lui fait quelque chose, à Rose. De se sentir un chez elle qu’elle devra bientôt abandonner. Par choix, cette fois. Le temps d’un dernier silence, elle considère les tours, si hautes. Les fenêtres, minuscules, qui percent les flancs des bâtiments à la manière d’yeux multiples. Elle se tourne vers Ren, finalement, le sac fermement serré dans une main.

« Juste toi et moi. » Elle le déteste presque, ce sentiment démesuré qui s’empare d’elle, chaque fois qu’elle pose le regard sur lui. La manière dont ça la retourne, toute entière. Et dont sa raison s’écorche contre les arêtes coupantes de ce qui sonne presque comme une fatalité.

Elle avance dans le parc, Rose. Roule une nouvelle cigarette, mouvements lents, qui frôle l’apathie quand tout en elle cherche à s’échapper. « J’ai besoin de te tuer encore. » Elle énonce simplement, d'une  voix presque trop douce. Le regard trop clair, lorsqu’elle le pose sur Ren. Elle n’a plus envie de parler de son père. Plus envie de faire peser entre eux ce poids qui la tire en arrière. C’est sur Ren qu’elle veut se concentrer maintenant. Et seulement sur Ren. Il leur reste quelque chose à faire. Avant de clore le malheureux chapitre.  Pour de bon.

Le sourire est vague sur ses lèvres, flottant, alors qu’elle remonte l’allée en tirant sur sa cigarette allumée d’un mouvement distrait. Remonte vers le château, avec en tête une idée bien précise. Les mots refusent toujours de sortir, d’habiller les ressentis pour les rendre aptes au partage. Alors tant pis. Inutile de parler. De s’étendre en longs discours semés d’une confusion qui abrègerait certainement les tentatives. Les portes franchies, elle se dirige droit vers les escaliers. Prend la direction évidente de la salle sur demande. Sans même savoir si elle pourra l’ouvrir. Ou dans quelle ambiance elle aimerait se retrouver. Elle marche. Comme un automate.

Elle aimerait s'excuser, encore. Expliquer, encore. Lui dire, tout ce qu'elle a dans la tête. Tout ce qui la consume. Se contente d'un regard jeté derrière son épaule, pour croiser le sien.  




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Ren Hawkins

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyMar 4 Juin - 14:03

Elle cause plus, Rose, et ça l'inquiète un peu. Il a tenté de lancer la conversation, vite fait, sans résultat. S'est fait au silence, sa main dans la sienne, son regard qui la balaie régulièrement avec zéro idée de ce qui peut bien lui traverser l'esprit. Ils martèlent les pavés avec détermination, sous des nuages amassés qui menacent à tout instant de se déverser sur eux. La portogare n'est qu'une formalité. Le retour accompagné d'une clope que Ren se roule et embrase directement en avançant. Il a lâché Rose, qui marche devant, dans un silence qu'il commence sérieusement à détester. Au parc, une réplique lui sort des lèvres qui le fait froncer les yeux. Une seconde, qui le fait capter brutalement ce qu'elle veut.

- Oh.

La clope est envoyée valser sur la pelouse, et il a un regard bref pour le décor orageux avant de passer les grandes portes, ignorer tous les élèves croisés au profit de la vision de Rose qui grimpe les marches sans plus rien ajouter. Il sait pas trop quoi penser. A envie, aussi, évidemment. Qu'elle le flingue encore et encore. Autant de fois qu'elle veut, même. A débandé depuis la ruelle, mais se sent déjà repartir juste à l'idée de pouvoir s'envoyer proprement en l'air dans quelques minutes. Le truc c'est qu'elle cause pas, Rose, et ça l'inquiète. Alors il se sent que passablement excité. Ça le paume de la voir aussi différente de d'habitude. Sans aucun sourire sur la gueule, sans aucun éclat particulier dans le regard. Un peu comme si elle était morte à l'intérieur.

- T'es sûre ? Il demande au devant de la pièce alors que la porte leur apparait devant.

Elle est sûre, Rose. L'envoie cogner le mur à peine il s'est engouffré à l'intérieur. Aussi vorace que tout à l'heure, voire pire encore. C'est à peine si Ren a le temps de siffler un juron qu'elle est déjà en train de lui retirer son sweat, son tee-shirt, de tirer sur la ceinture de son pantalon.

- Ooooook. Putain.

Il se souvient même pas de la dernière fois qu'une nana s'est jeté sur lui de cette façon. Ça le termine. Rose a le regard brûlant, les mains qui se hâtent avec une urgence viscérale. Ça lui prend pas longtemps pour se caler sur son rythme, arrêter de réfléchir complètement. Il a pas vraiment zieuter la pièce, avise le lit à quelques enjambées de là. La chope sous les cuisses pour la caler contre lui, la laissant s'agripper comme elle veut. Elle tire ses mèches en l'embrassant comme une affamée, et ça lui tire des gémissements improbables. Il marche, leurs hanches collées, leurs lèvres scellées en une danse frénétique, l'installe sur les draps un peu à l'aveugle. Lui retire dans des gestes brusques les fringues qu'il lui reste.

- Putain t'es pas patiente, il râle alors qu'elle termine le travail à sa place.

Ferme complètement sa gueule quand elle s'enfonce d'elle-même, en un mouvement, accrochée à lui de ses deux mains, les yeux irisés de nuances électriques. Y a rien de délicat dans leur manière de faire. Qu'un instinct bestial auquel ils laissent libre court. Ses lèvres viennent marquer la peau tendre entre son cou et son épaule. Leurs doigts, entrelacés, se serrent et se desserrent. Des jurons volent. Encore et encore. Alors qu'il se perd à l'intérieur de Rose qui réclame plus, finit par carrément les retourner pour le clouer au lit entres ses cuisses, ses seins remuant à mesure de ses assauts impérieux.

Comme prédit, elle le tue. À petit feu. La chorégraphie implacable, les pupilles écartelées par un désir violent, son corps enchâssé sur le sien comme s'il était fait uniquement pour ça. Il a les yeux grands ouverts, Ren. Braqués sur Rose avec un genre de confusion béate. A vaguement l'impression qu'il va exploser. Se retrouve incapable d'articuler le moindre son. Gémit. Furieusement. Se redresse, soudain, pour la choper contre lui et les achever tous les deux, ses lèvres contre les siennes alors qu'un râle les sidèrent tour à tour. Le souffle erratique, le cœur en tachycardie, il reste là, les iris épinglés à ceux de Rose, la peau moite et le corps tremblant.

A pas un mot qui lui vient à part :

- Putain.

Se rabat vers l'arrière en l'entrainant avec lui, pour essayer de retrouver un semblant de calme contre les draps froissés.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyMar 4 Juin - 22:40


Elle est sûre, Rose. Plus que sûre. C’est même la seule chose dont elle est absolument certaine. Qu’elle le veut. Qu’elle a besoin de lui. Qu’elle a besoin de ce qu’elle s’apprête à faire. C’est sa tête qui réclame. Encore plus que le corps qu’elle presse contre lui. La réponse est physique. Le schéma se répète. Et les flammes dans ses yeux brûlent sûrement autant que l’ardeur qui s’empare d’elle.

Elle se fait l’effet d’un navire, perdu en pleine tempête, qui finalement aperçoit, trouant la brume et les embruns, la lueur du phare. Rentrer chez soi, pour de bon. Et s’amarrer. Enfin. Les gestes s’envolent, forment des figures mal maîtrisées qui sonnent pourtant si juste dans la danse qui s’amorce. La réflexion s’efface et seul subsiste le langage de la chair, cru et nécessaire.  

Patiente. Non, elle n’est pas patiente. Pas alors qu’il est si près d’elle, le regard embrasé, le désir visible. C’est la seule assurance dont elle a besoin. Que l’envie qui la brise est partagée. Elle ne s’arrête plus, Rose. Multiplie les sollicitations, les gémissements, laisse leurs échos se perdre contre les murs de la salle sur demande. Comme elle laisse son souffle s’abimer dans l’étreinte.

Elle discerne à peine son visage à travers les mèches qui lui balaient les yeux, se sent fondre peu à peu dans la chaleur qui règne entre eux, fournaise couronnant l’union d’une dernière flambée, lui offrant l’impression qu’ils ne sont plus que deux flammes aux contours communs quand la combustion finale arrive.

« Putain. » Elle répète, le souffle court, à cours de mots, d’imagination aussi, vidée, pour l’heure, de toute tension avilissante. Sagement, ses doigts se referment sur ceux de Ren. Et, un calme tranquille au fond des yeux, elle se redresse légèrement pour l’admirer. Esquisse un premier vrai sourire. Apaisé. « Merci. » souffle-t-elle simplement, laissant ce simple mot porter la libération réelle qu’il vient de lui offrir. Maintenant, elle peut penser. Son crâne ne résonne plus sous les fracas constants d’un vide sidéral.

Elle aimerait bien s’en vouloir. S’en sentirait presque le devoir après l’avoir utilisé comme elle vient de le faire. Mais la culpabilité disparait vite, remplacée par l’audace. Comme pressenti. Comme attendu. C’est d’amour dont il est question ici. Et plus de simples divagations évanescentes. Les paupières closes, le corps reposant tranquillement contre celui de Ren, elle finit par articuler nettement, brisant le silence trop net.

« Je renonce. Renoncer. C’est s’autoriser à oublier. S’autoriser à oublier. C’est commencer à aller mieux. Pas vrai Hawkins ? » Elle a le ton léger, Rose, mais le regard plein d’un sérieux infini. « Je sais que c’est beaucoup. Mais savoir que je t’ai, toi. Que tu es là. Je crois que ça me suffit. » Elle finit par ajouter, après une petite pause réfléchie.  

« Je crois que ça va mieux. Que ça va aller, aussi. De mieux en mieux. » Elle croit. Suppose. Espère, surtout. Se sent moins vacillante, pourtant. Comme si quelque chose avait disparu définitivement. Une perte, pas de celles qu’il est nécessaire de pleurer. Une nouveauté viendra combler le néant. Parce que le néant jamais ne se satisfait du vacant. Et chaque espace un peu trop libre doit se voir occupé. Comme les pièces d’un puzzle qui s’emboitent parfaitement, elle voit, Rose, finalement la finalité du raisonnement. Peine encore à en saisir toutes les complexités.

« On m’a toujours dit que j’étais mauvaise pour gérer mes émotions. Tu trouves que c’est vrai ? » Elle demande en s’extirpant finalement de ses bras pour gagner un peu de fraicheur. On lui a toujours dit beaucoup de choses. Et elle s’amuse, maintenant, de pouvoir les passer sous le regard de Ren. Afin de pouvoir recueillir enfin une opinion qui compte, dont la valeur ne sera pas ternie par l’absence de lien. Ce n’est pas qu’elle n’a plus peur qu’il parte. C’est plutôt qu’elle n’a plus peur de le laisser partir. Et la nuance est reine. Fait toute la force de la confiance qui s’empare d’elle.

« On va devenir des putain de rockstars. On va le faire. Ça va arriver ! Et puis partir ! Et trouver des coins que personne ne connait ! Que personne n’a jamais vu ! » Un enthousiasme certain habille la phrase. Tout comme la posture. Adossée contre le canapé, les yeux dans le vague, elle visualise probablement ces endroits dont elle parle. Laisse s’ouvrir devant elle une voie faite de découvertes au lieu de celle pavée du chant triste des regrets.

« J’ai envie de t’écouter jouer de la guitare. » Elle murmure en portant vers lui un regard qui a retrouvé sa lumière.  

« Mais avant... dis-moi. A quoi tu penses. Quelle est la première chose qui te traverse l'esprit, là, tout de suite, maintenant ? »





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Ren Hawkins

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyMer 5 Juin - 8:40

Merci, qu'elle dit. Ren peut pas s'empêcher de rire, subitement. Parce que vraiment, Rose vient de le remercier pour la baise ? Sans déconner. On la lui a jamais faite celle-là. Il est presque tenté de tirer un chapeau imaginaire pour réclamer sa paye. S'abstient. Notamment parce qu'il a pas la force de bouger dans les prochaines secondes. Il capte rien à ce qu'elle raconte ensuite, Rose. À propos de renoncer, et d'oublier, et aller mieux. Il balance quand même une affirmation entre ses lèvres, un simple mh mh complètement distrait, ses yeux sur le plafond. La cherche quand même du regard quand elle commence à balancer le reste. Se demande vaguement si elle s'est pas enfilé des verres à son insu, envoyé quelques pétards peut-être. Parce que, wut ?

Dressé sur ses coudes, il l'observe.

- Chais pas.

Honnête. Gérer ses émotions, il sait pas faire plus qu'elle. A le même genre de réaction viscérale qu'elle vient d'avoir contre lui. Parfois il dégomme des trucs. Parfois il hurle jusque s'en niquer les poumons. Parfois les deux à la fois. Ou alors il se trouve une soirée et une meuf pour se foutre en l'air proprement, dans tous les sens du termes. L'un comme l'autre fonctionnent plutôt bien quand il a besoin d'évacuer. Alors ça le surprend pas, la manière de faire de Rose. Ça lui parait plutôt naturel. Plutôt normal. Personne lui a jamais dit que ça se faisait pas. Ça se fait pas ?

- J'trouve pas.

Il est sérieux, Ren, quand il répond. Le principe c'est d'aller mieux. Si le résultat c'est que ça va mieux, ça lui parait correct. Même qu'elle a l'air d'aller mieux, Rose, avec ses mèches un peu plus blondes, ses yeux tout éclatés, son corps tout détendu. Il a un sourire qui lui pousse d'une lèvre à l'autre. À demi-insolent, mais globalement juste satisfait de la situation. Appréciateur. Affirmatif.

- Ouais ?

Elle y croit, Rose. Ça lui fait plaisir un peu. Même si dans le fond c'est pas son rêve à elle d'être une rockstar. Juste son rêve à lui. Non elle elle veut voyager, étudier les plantes, voyager encore, chanter pour lui parfois. Le simple fait qu'elle se voit le suivre ça le fait un peu vriller. À le rendre invincible vraiment. Alors il a le sourire qui s'élargit, fier, con, probablement. Se perd dans les iris ceinturés de lueurs dorés qui le font graviter encore et encore. Y avait une question. C'est sûr y avait une question. Elle l'a balancé, il l'a oublié. Dans l'instant où il s'est planté contre ces prunelles dévorées par un enthousiasme débordant. Rallumée qu'elle est, Rose. Vivante. Il adore la voir comme ça. Préfère, largement. Il cligne des yeux.

- Mh ?

Question. Oui. Merde. Focus, Ren. La première chose qui lui traverse l'esprit. Rose. Là, maintenant. Rose. Dis-moi. Rose. Les yeux s'affaissent sur la peau marquée, contre la courbe de ses seins, et il se redresse simplement pour l'embrasser spontanément. Tranquillement. Avec une tendresse qui n'a clairement pas existé dans les derniers instants.  Quand il s'écarte, il lui replace quelques mèches, avec minutie, comme un artiste qui peint son tableau. L'embrasse encore, simple baiser volé contre des lèvres pleines, une demie-seconde à peine. Se tire à l'autre bout du lit pour se lever, aller récupérer son sweat, dans lequel il récupère de quoi rouler.

- Envie d'un pétard.

La voilà la première pensée. Derrière le fait qu'il est niqué, de A à Z. Qu'elle lui démonte le cerveau pièce par pièce depuis des semaines. Qu'il a des sensations tellement fulgurantes autour d'elle que ça lui donne l'impression de crever un peu à chaque fois qu'ils baisent. Tout ça il le dira pas, parce que les choses qu'on dit finissent par s'enfuir et jamais revenir. Exactement comme les gens. Il revient s'installer, avec nonchalance, adossé au mur, les jambes croisées devant lui, pas gêné le moins du monde par sa nudité. Ses doigts s'activent en gestes mille fois exécutés, les bagues s'entrechoquant alors que la papier se roule.

- Mon daron il a brûlé tout ce qu'appartenait à ma mère. Tout c'que j'ai sauvé c'est une photo. Pis ça. Il brandit une main pour présenter son auriculaire dans un geste bref, l'anneau argenté brillant sous les lueurs des torches au mur. Alors j'peux capter. Que t'aies la haine. Il la zieute en léchant le cône avant de le refermer avec expertise. C'est pas moi qui vais t'juger sur ta manière de gérer. On fait tous comme on peut.

Il est négligent, Ren, quand il déballe ça. Raconte ni combien il a eu peur le jour où son père a commencé à tout faire valser dans la baraque. Ni combien il a chialé. Le chaos reste secrètement enfoui sous son crâne, impeccablement compartimentalisé, avec tout ce qui peut concerner de près ou de loin les souvenirs les plus violents qu'il a de Harry envers Lyra ou envers lui. D'un geste il embrase son joint pour en tirer une longue latte. Mate Rose à travers la fumée. Hésite pas bien longtemps avant de demander :

- T'vas vouloir y retourner ? Pour les bijoux.


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Rose Anderson

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 6 Juin - 13:48


Elle le regarde rouler tout en pensant à ce qu’elle lui a confié. Quelque part, elle ne saurait vraiment expliquer ce qu’elle entendait par là. Les vérités fondamentales de sa propre existence ont été bousculées. Pour le mieux. Et alors qu’elle l’écoute à son tour, la tête légèrement penchée vers lui lorsqu’il revient se poser, c’est avec le même apaisement inébranlable. Même si ce qu’il raconte est affreux. Son regard tombe sur la bague, qu’elle admire brièvement. C’est donc de là que ce bijou vient.

« Ouais j’imagine. C’est pas tant la haine elle-même. C’est tout l’ensemble. Parce que de le voir comme ça m’a rappelé qu’il a jamais vraiment été là. Alors j’imagine que ça a formé comme un nœud, solide, que j’étais plus capable de démêler. » Elle soupire, hausse légèrement les épaules, termine par un sourire. « J’ai juste du mal à comprendre qu’on puisse à ce point détester son propre sang. Mais j'imagine que c'est un truc d'adulte.. »

La question la fait hésiter, le temps d’une réflexion, dont elle formule la conclusion du même ton posé.

« Je suis pas sûre. Quelque part, j’aimerais les récupérer, parce que c’est le seul héritage dont je peux me targuer. Mais en même temps, il avait l’air tellement furieux, je ne sais pas si ça vaut vraiment le coup de risquer des ennuis réels, genre si je volais ces bijoux qui ne m’appartiennent que par la volonté de ma mère qui n’est plus là pour la faire valoir. J’veux dire. Ce ne sont que des bijoux. J’imagine. Peut-être que j’y retournerai, plutôt pour me prouver que je peux le faire que pour les récupérer. Parce que j’ai comme l’impression que si je laisse les choses se faire, que je les subis, encore et encore, ça ne s’arrêtera jamais. Et j’aimerais bien briser cette habitude de toujours suivre à la lettre les ordres de mon père. Parce que quelque part. Avec ce qui vient de se passer. Il n’est plus mon père. J'estime que c'est un droit qui peut se perdre. »

Elle s’arrête un moment, réclame une taffe rapide et la recrache dans un nuage lent. « Et toi, Ren. Ton père et toi. C’est terminé ? Ou est-ce qu’il reste des chapitres à écrire ? T’as déjà réglé tes comptes avec lui ? Ou tu veux juste pas en entendre parler ? » Elle demande, sans savoir réellement ce qu’il en est. Et elle n’insiste pas, d’ailleurs.

Curieuse, mais peu désireuse de le voir se fermer après ce qu’ils viennent déjà de vivre. « Parce que du peu que tu m’en as dit. On signe tous les deux pour les pères de l’année. » Elle soupire de nouveau, ramène ses jambes contre elle afin de poser son menton sur ses genoux, observant les nuances d’or qui dansent dans les cheveux du Gryffondor.

« C’est drôle parce que plus mon père s’enfermait dans ses bizarreries et dans sa distance, plus je me sentais comme si je devais à tout prix ressembler à ma mère. Comme pour le contrer. Mais maintenant, j’imagine que j’me sens le droit d’être seulement moi. Et que seulement moi, c’est cool aussi. »

Le sourire qu’elle lui offre à la fin de sa phrase marque son regard de nuances joyeuses. Elle se redresse, quitte le lit pour récupérer ses vêtements éparpillés et les enfile rapidement, maintenant que la chaleur est retombée. Elle se sent bien, installée là avec lui, à l’abri dans la Salle sur Demande. Finit par noter avec un sourire en coin.

« Et regarde toi. Comment veux-tu que je sois patiente. C’est impossible. Y’a quelque chose chez toi qui me rend complètement cinglée. Ca doit être l’effet Hawkins sur les filles. Peut-être que t’as un chromosome en plus. Imagine. » Elle croise les bras sur sa poitrine recouverte, revient se jucher sur le coin du lit.

« Si  tu t’habilles pas très vite, ça va me redonner envie. » Elle souffle, l’air faussement pensif en le caressant des yeux. Non pas qu’elle ait réellement envie de remettre ça, maintenant qu’elle est réellement calmée. Souligner l’effet addictif qu’il a sur elle lui parait pourtant important.

« Tu m’as virée dans la ruelle, Ren. C’est parce que t’es phobique des grands espaces ? Ou juste des ruelles glauques ? » Elle se retient d’éclater de rire. Se compose un air très sérieux sans le quitter des yeux. Comprend plus ou moins les raisons pour lesquelles il l’a éloignée, sans avoir besoin de les entendre. Mais la perche est trop tentante, maintenant qu’elle y repense.






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Ren Hawkins

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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyJeu 6 Juin - 20:38

Sûr qu'elle cause beaucoup, Rose. Pas pour rien dire. Pas comme lui. Juste elle cause. Comme si y avait pas vraiment de filtre entre ce qu'elle a dans sa tête et ce qui lui passe entre les lèvres. Comme si tout était simple à partager. C'est rare les gens comme ça. Certainement que lui sait pas faire. Il cause beaucoup, Ren, mais pas de ce genre de truc. Jamais de ce genre de truc. Il fronce les yeux.

- Un truc d'adulte ça veut rien dire Rose. On est plus des gosses.

Franchement. Agaçant de penser ça. Y a juste que le sang ça veut rien dire. C'est tout ce que ça veut dire. Pas un délire adulte ça. Rien à voir même. Il écoute, Ren, à propos des bijoux. Réalise qu'elle décide en même temps qu'elle lui cause. Est pas sûr que la décision lui plaise des masses. Genre elle a pas l'air de vouloir récupérer le bordel parce que c'est son héritage, mais plutôt pour faire la nique à son père et à ses ordres de merde. L'serpent qui se mord la queue, un peu. Cela dit ça reste l'héritage de sa mère. Le seul. Alors il sait pas. Alors il dit rien. Se renferme encore plus à sa question, subite, personnelle.

- Dernière option, il énonce en se détournant.

Pas envie d'en parler. Ni de Harry Hawkins, ni de ses poings contre sa gueule, ni de ses promesses non tenues, ni de ses mots tranchants, ni de son regard de supplicié depuis qu'on l'a foutu derrière les barreaux. Il l'écoute Ren, mais il répond rien. Il sait pas s'il capte. L'histoire de Rose, de son père au costume impeccable, de sa mère morte. Il sait juste qu'il la connait assez pour apprécier tout ce qu'elle est aujourd'hui, loin de l'un ou de l'autre. Juste Rose toute seule. Alors il a un demi-sourire un peu impudent en récupérant son joint.

- Ouais, très cool même.

Il la mate sans aucune gêne alors qu'elle s'active à l'intérieur de la pièce, récupère ses vêtements pour se rhabiller. Hausse un sourcil devant ses conneries. Un chromosome en plus. Ben voyons. Il est pas sûr pour l'effet Hawkins, mais pour sûr qu'il compte pas bouger de là tant qu'elle le regarde comme ça. Encore moins si elle lui balance que ça lui donne envie. Il tire sa latte avec patience, fier comme un pape, sans dire le moindre putain de mot. Recrache toute sa fumée à la prochaine réplique.

- J'suis juste pas un putain d'exhibitionniste comme toi ! Il déclare en crachotant la fin de ses poumons. En plus elle était immonde ta ruelle. T'es pas sortable, Rose. Pis j't'ai pas vu t'plaindre de ce qui t'es arrivé. L'effet Hawkins, tout ça.

Il lui balance son meilleur clin d'œil débile avant de lui rendre le pétard. Se lève. Brusquement. L'embrasse en passant avant de récupérer son jogging pour l'enfiler d'un geste. Son tee-shirt aussi.

- On joue ? On d'vrait être tranquille jusqu'au dîner.

Elle a pas le temps de demander à quoi qu'un paquet de cartes apparait au milieu du lit, provoquant un sourire plus large encore de Ren, qui s'installe en tailleur face à elle. Il la zieute du coin de l'œil en récupérant le jeu pour commencer à distribuer.

- T'es mieux en blonde, définitivement.


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Rose Anderson

Rose Anderson


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MessageSujet: Re: Last Man Standing   Last Man Standing EmptyDim 16 Juin - 16:25


Elle ne lui échappe pas, l’esquive voyante. Et elle se demande soudain quel genre de secret il peut cacher, Ren, derrière la façade amusante, rassurante, cool, qu’il projette à la face du monde. Il y’a des choses qu’il vaut mieux ignorer, pas vrai ? Il viendra bien, le temps des confidences. Ou pas. Elle ne cherche pas. Ne cherche plus. Se contente d’un coup d’œil appuyé à son endroit. Elle comprend quelque part. Pressent, sans vraiment savoir. Et la suite achève la tension latente, les rend à leurs échanges habituels, pose sur les lèvres de la sorcières un sourire satisfait.

« T’es sûr ? J’trouve tu te défends un peu vite. T’as des fantasmes cachés dont tu m’as pas parlé ? » Jusqu’aux oreilles, le sourire, le visage épanoui sur la provocation, un clin d’œil en miroir qui vient lui fermer une paupière. Le regard tombe sur les cartes et, après un hochement de tête silencieux, elle ramasse sa main pour en examiner les possibilités. Pas qu’elle comprenne vraiment quoi que ce soit au jeu, d’ailleurs, mais elle s’en moque, ravie de la perspective d’un moment de plus en sa compagnie.

Les paires s’enchaînent, et les cartes explosent au fur et à mesure, leurs roussissent parfois les sourcils ou creusent dans le canapé des cratères voyants que Rose s’empresse de faire disparaître de brefs coups de baguette, les traits pleins d’une moue désolée. Elle se brûle les doigts sur la dernière déflagration, laisse tomber le reste des cartes et se met à bouder comme une enfant en leur jetant un regard mauvais, sourcils arqués et pli contrarié lui courbant les lèvres.

« T’as gagné. » Elle annonce avec un soupir qui fait valser les quelques mèches qui lui retombent devant les yeux. « J’me suis pas suffisamment entraînée dernièrement, j’aimerais bien pouvoir changer complètement de visage et de corps, en plus des yeux et des cheveux. J’y arrive parfois, mais ça reste compliqué et ça me prend toute mon énergie. Pourquoi le blond, du coup ? » Lentement, elle se remet à mélanger les cartes, les distribue pour initier une nouvelle partie tout en laissant son esprit vadrouiller.

« Faudrait que j’me mette à la cuisine magique. J’ai pas l’intention de manger des boites de conserve moldues sitôt sortie de l’école, t’imagines, après la cuisine de Poudlard ? J’crois mon corps le supporterait pas. » Elle pince les lèvres avec élégance, plaque rapidement deux cartes contre le canapé en évitant adroitement la crépitation, avant de reprendre.

«  Et j’ai vu une recette pour un cake de lune à la bilbiothèque, j’ai envie d’essayer, je sais pas ce que c’est mais ça sonne plutôt bien ! » Deux nouvelles cartes abattues, la partie s’annonce serrée. « On pourrait sauter le dîner et passer par les cuisines, tu crois qu’on peut demander aux elfes de préparer des trucs spécifiques en douce ? J’suis presque sûre qu’ils accepteraient. »

De ce qu’elle connait des elfes de maison, il est bien peu probable qu’ils refusent quoi que ce soit, et l’idée d’une visite dans la salle lumineuse sous le château la tente bien plus qu’un retour direct à la foule de la grande salle. Une nouvelle fois, elle repousse les mèches qui s’attardent devant ses yeux, finit par s’attacher les cheveux en un chignon lâche avant de reporter son regard vers Ren.

« J’vais gagner cette fois ! » Le prévient-elle en haussant les sourcils, les deux paires restantes, dans sa main, menaçant de lui brûler les doigts. Comme lors de leur entraînement au duel, elle se découvre un mini esprit de compétition ravivant son intérêt pour le jeu.

« Tu veux pas en rouler un autre ? Un léger ? » Elle réclame finalement en relevant le nez vers Ren, les doigts serrés sur ses deux dernières cartes.







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