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 Chaos

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Octavia Rowle

Octavia Rowle


Âge : 28 ans (28/03)

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MessageSujet: Chaos   Chaos EmptyMar 21 Mai - 19:50

Ça avait commencé moins d'une heure plus tôt. Le fracas avait secoué Londres avec brusquerie, inondant ses couloirs de blessés plus ou moins marqués par les évènements, dont l'ampleur avait été jusque toucher une partie de la population moldue. L'origine de l'explosion était accidentelle. Magique, toutefois. Une farce qui aurait mal tournée, dans les sous-terrains d'un vieux bar de l'allée des embrumes, et dont les répercussions auront provoquées l'ensevelissement de plusieurs établissements juchés côte à côte. Le problème était le contenu de ces établissements - plusieurs potions exotiques parfaitement illégales, certaines créatures détenues sans papier, des artefacts de magie noire dont les conséquences restaient, pour certains, à déterminer.

Il avait fallu scinder l'hôpital en diverses pôles, envoyer des médicomages sur place, rappeler ceux partis pour les affaires non urgentes, aiguiller la foule paniquée qui ne manquait pas hurler, à tous les étages de Sainte Mangouste. Bien sûr, le Sanatorium d'Edinbourg et le Centre médical de Circe se voyaient envoyer un certain nombre de victimes que l'on jugeait blessés superficiellement. Les guérisseurs se pressaient pour traiter, dans l'ordre des priorités, les affaires les plus graves, à mesure que sorciers, sorcières et moldus se voyaient rapatriés à leur étage. Évidemment, le chaos voulait que certains se fassent électron libre au sein de l'établissement immense. Octavia faisait partie du lot. Détachée du premier étage, duquel Barns avait hérité, la sorcière avait repris un service de médicomage, se rendait utile où qu'on l'appelle.

L'agacement la prend lorsque le bippeur magique l'invoque au quatrième étage, pour un problème d'ordre psychiatrique. Son débarquement est immédiat. Sa rage à peine dissimulée.

- Hector, Delilah.

La salutation n'est pas bien distingué. Ses mèches sont éparses. Son regard embrasé.

- Que se passe t-il ?
- On a récupéré un gamin à Poudlard. L'appel d'un professeur. Mise en danger de sa personne.
- Et ? Jusque là, elle ne voit vraiment pas pourquoi ils ne peuvent pas gérer.
- Il est intenable. Enragé. Pire qu'un chien Miss Rowle.
- Pire qu'un... c'est un gamin, vous ne savez pas gérer un gamin ?
- Il a essayé d'arracher l'oreille de Delilah.
- Vous ne savez pas gérer un gamin.
- Il a dix-sept ans, c'est pas un gamin. C'est un enragé, j'refuse de le gérer.
- Tu refuses ?

Son regard, sévère, fusille Delilah.

- Ouais. J'ai entendu que y avait eu un incident sur l'Allée. Y a des opérations en cours Miss Rowle ? J'veux gérer ça plutôt. Parait que y a une cardio. J'peux être sur la cardio ?
- Rez-de-chaussée. Tous les deux. Vous m'trier les noms des patients, vous faites le contact avec les familles. J'veux rien savoir. Si on peut pas gérer un gamin, on gère pas une cardio, ni rien d'autre. Filez moi l'dossier.

Arsène Jones. Dix-sept ans. Intoxication lourde et présumée récurrente aux opioïdes, cannabinoïdes synthétiques, et autres substances hallucinogènes - voir liste ci-contre. Sujet violent, physiquement et magiquement restreint. Refus de communiquer. Métamorphomage ?? Incarcération en milieu hospitalier réclamé par l'école Poudlard, signatures apposées par messieurs Isaiah Esfahani et Peter Butler. Garant : Lev Lyovitch. Contacté, sans réponse.

Octavia parcourt le dossier, secoue la tête. Comme si elle avait le temps pour ça. Le cas est visiblement psychiatrique. Le devoir avant tout, cependant. Elle referme sèchement les feuillets pour enfiler une paire de gants neufs, pénètre la pièce d'un pas déterminée. Le patient est lourdement attaché par des menottes habituellement utilisées pour les criminels. Professionnelle, elle conserve un ton calme et ferme alors qu'elle s'adresse à lui.

- Monsieur Jones, bonjour. Je suis Octavia Rowle, guérisseuse-en-chef et votre médicomage pour ces prochaines minutes. Vous avez été amené ici suite à une demande de la part de votre école. Je dois vous examiner afin de comprendre l'origine de leurs inquiétudes. Mais avant quelques questions. Qu'avez-vous ingéré ces derniers jours en terme de drogues ? Depuis combien de temps consommez-vous, et à quelle fréquence ? Avez-vous conscience du danger de votre consommation ?

Octavia avait énoncé chaque question avec la clarté que l'on devait aux enfants. Maintenant un contact visuel intense avec le patient, que la colère semblait habiter tout entier. Ses mèches étaient d'un rouge écarlate.
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Arsène Jones

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyMar 21 Mai - 20:33

Il t'a vraiment pas fallu bien longtemps pour retrouver quelque chose que t'avais perdu depuis bien longtemps : une rage profonde, dirigée vers l'entièreté du monde, ainsi qu'une incapacité à te laisser toucher par n'importe qui. Disons que te foutre entre quatre murs et te demander de retirer tes fringues ça aide pas franchement à ce que tu restes calme. Tu croyais pourtant que c'est ce qu'ils voulaient tous. Que t'arrêtes d'être violent. Que t'arrêtes de gueuler, de frapper, de mordre. Faut croire que tu te plantais. Ils étaient tous complètement paniqués de voir ton état de catatonie extrême, pour finalement être plus paniqués encore quand t'as décidé de leur montrer ce que ça faisait lorsque tu prenais pleinement possession de ton corps.

Y'a plus de Davis au fond du bayou. Plus d'alligator. Plus de blop blop. Juste des insultes qui fusent, et une oreille qui a bien failli être arrachée s'ils n'étaient pas parvenus à t'immobiliser in extremis pour sauver cette pauvre médicomage. En tous cas, ils ont bien compris le message. Quoique tu te retrouves quand même attaché sur un lit sans pouvoir réellement bouger, ni sortir, ni avoir tes propres fringues. Comme quoi ils ont pas tout saisi au final. Tu secoues tes bras comme un forcené pour essayer de forcer les menottes, ou même glisser tes mains dans les bracelets. T'es à deux doigts de parvenir à déboiter ton pouce pour arriver à tes fins quand une nouvelle meuf entre dans la chambre.

Tu la fixes d'un regard noir, brillant d'une haine pure. T'examiner ? Y'a pas moyen que ça arrive. Tu veux pas qu'elle t'approche. Pas qu'elle te touche. Tu veux même pas qu'elle soit là et qu'elle te parle. T'as un mouvement brutal en sa direction, qui fait se tendre tes attaches en un bruit métallique désagréable tandis que tu lui réponds en gueulant.

- Ils s'inquiètent pour rien, j'vais bien ! Détachez-moi ! J'ai rien à foutre ici ! L'est où Lyovitch, hein ? Il voudrait pas que j'sois là ! Laissez-moi sortir !

T'as la respiration courte. Sous la colère se cache la panique d'être complètement impuissant dans un endroit que tu connais pas. A la merci d'inconnus. Enfermé, attaché. T'arrives pas à gérer ça. T'as besoin d'être dehors. De respirer pour de vrai. De pouvoir t'enfuir à tout moment.

- T'm'examines pas, salope ! Même pas tu m'touches ! J'consomme rien du tout, ok ! J'ai rien à foutre là !

Faut que Lyovitch vienne. Faut qu'il te sorte de là. Tu peux pas rester ici. Tu vas buter Butler dès que t'en as l'occasion.
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Octavia Rowle

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyMar 21 Mai - 21:29

La haine semblait viscéral. Elle ne la désarçonna guère, cependant. Octavia demeura stoïque devant le patient, attendit patiemment qu'il termina sa diatribe.

- Bien. Vous avez fini ?

Elle attendit. Attendit encore. Que la crise fut véritablement fini. Après quoi elle reprit, avec le même calme, si ce n'est une pointe sérieuse d'agacement.

- Ont d'ores et déjà été trouvé, dans votre sang, des traces d'intoxication sévère à plusieurs drogues connues de ces services. Je me dois bien sûr de creuser le sujet avec vous, en plus de vérifier les conséquences, dans votre organisme, de ces drogues. Je peux vous forcer aux examens nécessaires, ou alors vous pouvez me laisser faire mon travail, et vous comporter correctement.

Elle ajouta, après un temps.

- Votre garant, Monsieur Lev Lyovtich, a été prévenu de la situation. Il n'a pour l'heure présenté aucune réponse. Étant donné l'urgence avec laquelle nous a été présenté votre situation, je me dois de procéder aux examens sans l'attendre. Quel sera votre choix, Monsieur Jones ?

Un sourcil haussé, Octavia ne présentait guère d'empathie pour le cas du patient, qui continua à déverser sur elle son flot de haine. Agacée, elle l'immobilisa d'un sortilège, en plus de lui soumettre un enchantement de muselière.

- Je note que vous êtes récalcitrant aux soins prodigués par l'hôpital, elle annonça sur un ton neutre, sa plume à papote se délivrant de sa blouse pour s'activer. Le cortège habituel traversa sa baguette, et elle entama son travail, dans un silence des plus total, ignorant les hurlements qui provenaient de l'extérieur. L'examen ne nécessitait bien sûr aucunement qu'elle le touche, bien qu'elle n'ait guère pris le temps de l'en informer. Je vois. Pour quelqu'un qui ne consomme pas, vos veines conservent de sacrés souvenirs. Elle examina précautionneusement tout ce qui se devait d'être examiné, avant d'enfin s'écarter, pour le libérer de son mutisme. Non pas de son immobilisme. Votre corps est à bout, Monsieur Jones. Désirez-vous parlez de votre addiction, comprenez-vous les conséquences de la manière avec laquelle vous vous traitez ?

Rien. Elle n'obtenait rien du patient. Bien sûr. Il avait fallu qu'on lui colle un adolescent compliqué. Poussant un soupir, elle le délivra également de son immobilité.

- Avez-vous déjà tenté de mettre fin à vos jours Monsieur Jones ?, demande t-elle au milieu des injures. Pensez-vous être un danger pour vous-même ? Pour autrui ? Cela signifie les autres, Monsieur Jones.

En ce qui la concernait, Monsieur Jones était déjà un problème pour autrui, en ce qu'il accaparait son temps alors qu'elle aurait pu sauver des vies.
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Arsène Jones

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyMar 21 Mai - 22:00

T'as bien envie de lui cracher à la gueule. Le truc, c'est qu'elle est trop loin, alors tu craches au sol, les prunelles aussi rougeoyantes que tes boucles. Ton don se manifeste jusque sur ta peau qui se colore également, te donnant l'étrange apparence d'un véritable démon. Pourtant, ça ne semble pas l'impressionner plus que ça. Et toi, tu t'en rends même pas compte. Y'a juste la peur profonde de rester enfermé ici, qui ressort dans toute cette rage qui ne semble pas vouloir te laisser de répit. Comme si tu ressortais tout ce qui était resté enfermé jusque là au plus profond de toi.

Pourquoi Lyovitch a pas répondu ? Pourquoi il te laisse comme ça ? Il est le premier à t'engueuler quand t'as le malheur de mentionner quoi que ce soit à quelqu'un d'autre que lui, et là il t'abandonne aux mains de ceux qui n'ont que faire de ce que tu veux. Elle vient chercher les réponses à ses questions sans se soucier un seul instant de ton consentement, le tout en te privant totalement du peu de libertés qui te restaient.

Alors même quand elle te libère, tu gardes le silence. Tu te contentes de la regarder comme si tu pouvais la tuer par la seule force de ta volonté. T'en as rien à foutre que ton corps soit à bout. T'attends juste de crever depuis un bon bout de temps. Et dans ce genre de situation, tu en viens simplement à te maudire de ne pas y être parvenu plus tôt. A quoi ça sert de vivre si c'est pour être enchaîné comme un animal ? Pour qu'on s'adresse à toi comme au dernier des débiles ? Tu sais exactement ce que tu fais. Alors y'a comme un rire désabusé qui s'échappe avant que tu ne redresses légèrement le haut de ton corps pour lui répondre.

- Mettre fin à mes jours ? Nah, jamais. J'me suis coupé les veines en jouant au poker. C'super dangereux les cartes, ça coupe fort l'papier. Cela signifie que j'me fous d'votre gueule, M'dame Salope.

Et tu laisses ta tête retomber sur l'oreiller, pour fixer le plafond quelques instants. Peut-être que si tu joues son jeu elle te détachera. Alors tu pourras sortir d'ici. Pas moyen d'attendre Lyovitch plus longtemps. Tu pousses un soupir.

- J'suis un danger pour personne, j'ai d'jà arrêté, j'peux r'commencer. La rechute ça fait partie du sevrage, pas vrai ? J'peux juste pas rester enfermé. J'ai b'soin d'être dehors.

T'as repris tes couleurs habituelles. Plus ternes. C'est que ça t'épuise, de lutter contre tout le monde depuis que t'es là. T'as pas tellement la force pour ça. Tu veux juste qu'on te foute la paix.
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Octavia Rowle

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyMar 21 Mai - 22:38

Le ton sarcastique ne lui fait ni chaud ni froid. Bien sûr que les coupures ont été repérées. Bien sûr qu'Octavia ne peut que noter leur provenance plus qu'explicite. Elle demeure froide et austère alors qu'elle braque son regard d'un noir de suie sur sa silhouette écarlate.

- Il m'apparait évident que vous êtes un danger pour vous-même, si ce n'est pour les autres. Mes propres collègues en témoignent. Et quels collègues. Des couards avides de faire leur preuve. Par tous les diables, vous pourriez être atteint du Syndrome du Cervelet Embrumé, peut-être même d'un empoisonnement à la trompette des anges. Voilà qui expliquerait votre vulgarité.

Elle aussi, pouvait employer le ton sarcastique. De même qu'accentuer la vigilance autour du garçon. Son sérieux lui revient cependant, alors qu'elle darde un œil sévère sur l'adolescent.

- Vous voulez sortir ? Je l'entends. Faites en sorte que celui puisse arriver, et évitez d'agresser physiquement les médecins qui ne sont là que pour vous enquérir de votre santé, voulez-vous ? Je peux constater, au vu de l'état de votre corps, une tentative échoué de suicide datée d'il y a quelques mois. Si vous êtes ici, c'est avant tout parce que des gens, là, dehors, semble dédié à ce que vous restiez en vie, quelqu'en soient les conséquences. À présent mettons cartes sur table, puisque vous semblez si prompt à jouer :  vous ne désirez pas parler de votre addiction. Vous êtes plus qu'au fait des conséquences de votre consommation sur votre corps, cherchez probablement une fin aisée à vos tourments... très sérieux, j'imagine.

Elle renifle avec dédain.

- Je n'ai pas la possibilité de relâcher un garçon que je diagnostique en dépression, encore moins s'il se présente violent envers lui-même, ou les autres. Continuez ainsi, et vous vous incarcérez vous-même au sein de cet hôpital. Vous ne voulez pas être enfermé ? Montrez-vous plus intelligent, Monsieur Jones. Répondez à mes questions. Quelles drogues prenez-vous précisément, depuis combien de temps, à quelle fréquence, en quelle quantité, avec quelle ambition ?

Les questions demeurent monochromes. Octavia est coupée par une infirmière au regard terrifiée.

- Miss Rowle ? Le directeur Lewis demande à ce que vous retrouviez votre étage. C'est la débandade.
- Je suis occupée, Mimi. Dites lui de patienter. Un cas après l'autre.
- Mais...
- Dites lui, Myriam. C'est lui qui me l'a enseigné après tout. Il comprendra très bien. Barns devrait être capable de gérer seul un moment encore, à moins qu'il ne prouve finalement son incapacité.

Son regard s'en retourne vers Arsène Jones. Ignore la porte qui s'ouvre, se referme.

- Parler vous offrira la liberté. Est-ce si compliqué à comprendre, Monsieur Jones ?
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Arsène Jones

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyMar 21 Mai - 23:19

Tu lèves les yeux au ciel lorsqu'elle commence à vouloir elle-même jouer du sarcasme. Cette femme est tout simplement insupportable. Comment est-ce qu'on peut se revendiquer guérisseuse en chef et s'en battre à ce point les couilles des gens qui se retrouvent à l'hôpital ? T'as pas demandé à être là, tu veux juste sortir. Elle n'a visiblement aucune envie d'être là avec toi non plus. Les choses pourraient être simples, si elle signait simplement quelques papiers de sortie pour que chacun vaque à ses occupations. Au lieu de quoi elle préfère te faire la morale sur ton comportement envers les autres médicomages et ta consommation de drogues. Quelles conneries.

Quoi que tu dises, tu ne sortiras pas d'ici assez rapidement à ton goût. Voilà la vérité. Et faudrait que tu sois sacrément con pour penser qu'il pourrait en être autrement. Lorsque la porte s'ouvre sur une infirmière, tu te sens simplement un peu plus humilié d'être contentionné au lit comme un vulgaire animal. Tu te renfrognes un peu plus encore tandis que l'autre enfonce le clou.

- M'prenez pour un con ?

La question est purement rhétorique. Elle te prend pour un con, t'as bien compris. Sauf que t'as encore suffisamment de connexions qui se font pour ne pas croire un mot de ce qu'elle te raconte.

- Croyez que j'sais pas comment ça s'passe pour les junkies ?

Tu sais. Tu sais pertinemment que si tu réponds à ses questions avec sincérité t'es pas prêt de sortir de là, même si tu joues le rôle du gentil petit patient bien obéissant et poli. Parce que les drogués sont les déchets de la société, et qu'il faut les garder sous clé un long moment avant d'espérer les laisser sortir. Faut cacher ceux qui gênent. Ceux qui font sale dans les rues. Ceux qui font peur aux gentilles mères de famille aimante et aux gens bien intentionnés. Tu fais partie de la vermine à qui on laisse même pas le choix d'en finir comme bon te semble au risque de choquer les biens nés qui tomberaient dessus.

- J'vous dis c'que j'prends et j'me r'trouve en programme de désintox avec des horaires à respecter, des gens encore plus tarés que moi, des potions à prendre histoire de remplacer une addiction par une autre, pis quand j'suis bien shooté et tout sage, là j'peux espérer une petite balade dans la cour. Le tout pendant quoi... Trois quatre mois ? Avant qu'on m'demande de pisser dans une fiole histoire de s'assurer que j'reste clean quand j'sors ?

Tu te marres encore un peu, même si clairement ça te fait moyennement rire toute cette histoire.

- Et ça c'la liberté ? Vous vous foutez d'moi, pas vrai ? J'ai mieux à vous proposer. Vous signez ma décharge de sortie, et j'me barre gentiment sans emmerder personne. Vous, vous retournez à votre service où on vous attend, histoire de vous occuper de gens qui ont vraiment besoin d'vous. Z'en pensez quoi, hein ?

C'est ce que t'as de mieux à offrir. Promettre une paix magnifique à tous ces gens qui te reprochent de vouloir les agresser. Tu faisais de mal à personne avant qu'on vienne t'emmerder. D'où on vient te coller tout ça sur le dos ?

- Enfin, ça ou j'reste là, j'fais d'la vie de tout l'monde un enfer, et quand Lyovitch arrive il vous colle un procès au cul pour non respect du consentement et maltraitance sur une personne vulnérable. C'vous qui voyez.
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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyMar 21 Mai - 23:52

Apparemment, beaucoup de choses sont compliquées à comprendre, pour Monsieur Jones. Octavia l'écoute, bien que sa concentration soit déjà quelque part entre les niveau deux et trois de l'hôpital, suite à deux messages successifs de son bipeurs. Elle l'écoute, toutefois. Le regard éteint. Les lèvres serrées en une ligne fine, neutre. La plume à papote qui prend des notes qu'elle imagine productives, pour la plupart. Un rire lui échappe sur la fin. Ironique.

- C'est moi qui voit, oui.

Le rire lui reprend. Non. Vraiment. C'est drôle, un peu. Non ? Elle a eu son frère à gérer, des années durant. Elle ne pensait pas revivre ce genre de cas. Imbu de lui-même. Pauvre victime du monde. Crachant sur quiconque, y compris ceux qui ne sont là que pour tendre la main.

- Bienvenue en enfer, Monsieur Jones. La liberté, vous vous êtes assis dessus du jour où vous avez commencé à consommer. Je suis guérisseuse. Savez-vous ce que cela signifie ? J'ai prêté serment de garder mon prochain en vie. Cela signifie que je suis là pour vous garder en vie, que vous le vouliez ou non, et que je le veuille ou non, par ailleurs. Le consentement de votre incarcération en milieu hospitalier a été signé par le directeur de votre école, ce qui me donne le droit de suivre le protocole de vos examens comme je l'entends au vu de mon expérience dans le métier. Vous êtes effectivement vulnérable, Monsieur Jones. Trop pour prendre les décisions qui s'imposent et vous permettre de survivre, il me semble ?

Elle darda un œil sur la plume, qui sembla opiner du chef avant de repartir à sa rédaction.

- Croyez le ou non, aucun procès de vous donnera raison, ni à vous ni à votre garant, dans ce genre de situation. Par contre, je peux vous assurer qu'il fera votre ruine. J'espère que vous êtes financièrement accroché.

Octavia fit un pas en avant.

- Vous me dites ce que vous prenez, et vous vous retrouvez dans un programme de désintoxication adapté à vos besoins, un personnel payé pour être à votre écoute, des potions à prendre dédiées à mettre fin à vos addictions, sans en déclencher d'autres, aussi magique que celui puisse paraitre. Bien sûr, vous ressortez clean, avec, si vous avez de la chance, une ambition telle que vous ne représentez plus un danger pour vous-même, ni pour les autres. Vous pouvez aussi décider d'être récalcitrant envers chacun des membre de cet hôpital comme un enfant capricieux, et faire en sorte de faire capoter toute tentative de sevrage, jusque vous enfermer éternellement dans cette bulle de médiocrité à laquelle vous semblez tant tenir. Le destin d'un junkie n'est fondamentalement qu'entre ses mains, Monsieur Jones, l'enfer que vous décrivez celui que vous créé lorsque vous décider que le monde enter est contre vous.

Le regard noir est se décroche d'Arsène Jones pour se porter sur le bipeur. Urgence cardio. Niveau 4.

- Putain, Barns, qu'est-ce que tu branles.

De nouveau elle porte son attention sur le patient, aussi froide et austère qu'à son entrée. Le ton est soudainement distant. Son esprit déjà occupé ailleurs.

- Souhaitez-vous quelques minutes pour réfléchir ?
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Arsène Jones

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyLun 27 Mai - 20:34

Donc la meuf te baratine pendant dix minutes pour finalement admettre qu'elle se foutait ouvertement de ta gueule et que tu peux toujours bien te brosser pour sortir de là. Autant dire que ça aide pas des masses à garder ton calme. T'essaies, pourtant, vraiment. Mais y'a une sorte de chaleur qui monte, qui te prend à la tête tout entier. T'arrêtes de comprendre ce qu'elle te raconte en cours de route. Quand elle ose balancer que tu risques pas de gagner le moindre procès. Tu connais un minimum tes droits. Celui qui peut signer quoi que ce soit te concernant, c'est Lyovitch. Pas la direction de l'école. Elle a perdu ce droit lors du dernier procès, au profit de Lyovitch.

Sauf que t'es pas complètement crétin. Vu tes antécédents avec la justice, te lancer dans un nouveau procès c'est clairement te tirer une balle dans le pied. Et ça te laisse juste le droit de rester là et de bien fermer ta gueule en espérant que Lyovitch se démerde mieux que toi pour te sortir de là. La colère remonte suffisamment pour que le rouge reprenne ses droits dans tes cheveux et tes pupilles. Tu la regardes avec une claire envie de l'assassiner, tandis que tu tires de plus en plus sur tes menottes, au point de t'en blesser réellement les poignets sans vraiment t'y attarder.

Y'a d'autres mots qui traversent la barrière. Qui te font bien comprendre que tout ça c'est de ta faute. Comme si t'avais besoin de ça. Tout ton corps se tend vers elle, avec une violence inouïe.

- FERME TA GUEULE SALOPE ! J'VAIS T'BUTER T'ENTENDS ? J'VAIS T'BUTER, SALE PUTE !

Sûrement qu'elle prend ça pour un oui, parce qu'elle te laisse le temps de réfléchir en se cassant de la pièce. Sauf que ça te calme pas. En fait, ça t'énerve juste encore plus, parce qu'elle est pas foutue d'assumer. Tu la détestes. Elle et ses grands airs et ses grands mots. Elle se croit mieux que toi, comme si t'étais juste une merde et que tu méritais tout ça. Tu mérites rien de tout ça. Tu mérites rien de ce qu'est ta vie. Les menottes te font mal. Alors tu décides qu'il est bien temps pour toi de te barrer de là.

Et y'a finalement même pas besoin du moindre craquement dans ton pouce. A force de tirer, c'est comme si il s'était affiné. Allongé. Suffisamment pour passer le bracelet. C'est pas la même pour l'autre. Et t'hésites pas une seule seconde à le déboiter. Tu sens à peine la douleur. T'es comme anesthésié par la rage qui t'anime. Et bientôt, te voilà sur tes deux pieds, pour sortir de cette chambre de malheur. Direction l'endroit où ils ont foutu tes fringues. Après tu leur feras la peau.

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Octavia Rowle

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyMar 28 Mai - 10:23

La colère anime tout entier le garçon, brusquement, le tend contre ses liens pour le faire s'égosiller à son encontre. Octavia demeure stoïque, ne recule pas d'un seul pas, l'observe simplement. Acquiesce, légèrement, avant de prendre finalement congé. Monsieur Jones, semblerait-il, a effectivement besoin de quelques minutes. La porte s'ouvre, se referme en un claquement sec. Le dossier est replacé devant la chambre tandis qu'elle prend la direction de l'étage supérieur. Le bipeur gueule au fond de sa poche, et elle accélère le pas, ignorant les visages ahuris des quelques personnes qu'elle croise, les plaintes, les hurlements, les pleurs. S'engouffre dans le corridor est, grimpe la volée de marches, se fige brutalement au devant du chaos qui s'étale sous ses yeux.

Les médicomages se pressent dans tous les sens. Une infirmière la briefe, de son bureau. Trois opérations sont en cours, en simultanée. Barns occupe le troisième bloc, est en train de perdre son patient. Un garçon de vingt ans, la peau à moitié calcinée, les organes touchés par des résidus de magie noire. Octavia se met en branle. Enfile son matériel stérile. Pénètre la pièce. L'air est saturé de sang. Les sortilèges incantés à la va-vite par un Barns complètement dépassé par les évènements, ses internes vraisemblablement aussi paniqués que lui devant le flot sombre qui se déverse des plaies en même temps qu'un sang immédiatement coagulé. Le sorcier a les yeux clos, la respiration sifflante, la peau maculée d'une fine pellicule de sueur.

- Barns.
- Rowle.

Les aboiements sont directifs. Octavia n'a guère besoin que de quelques mots pour saisir l'ampleur du désastre. Ravale tout sarcasme au sujet d'un manquement évident aux mesures de sécurité et d'hygiène. Épaule son collègue afin de dégorger prudemment, méthodiquement chaque millimètre de poison, en maintenant les pulsions d'un cœur qui ne semble plus vouloir naturellement s'activer.

- Son corps le lâche.
- J'ai remarqué. On continue.
- Ça ne sert à rien, il est déjà mort.
- On continue.

Foutu Barns. Octavia continue, pourtant. Psalmodie, les mains étendues au devant d'une chair immonde qui se rétracte à chaque poussée de magie, retrouve sa couleur chair. Le cœur est pompé, encore et encore. La noirceur étirée en un filament grossier qui bientôt forme une masse, se voit enfermée dans une cage de verre épais.

- C'est fini.
- Non !
- C'est fini, Barns. Heure de la mort, vingt-deux heures douze.

Ferme, Octavia se recule en emportant avec elle Barns. Lui place une main sur l'épaule. Lance un dernier regard pour le visage pâle du garçon. Vingt ans. Merde. Peut-être que si elle avait été là plus tôt ?

- J't'ai appelé y a plus de dix minutes Rowle.
- J'étais avec un patient.
- Il est mort aussi celui-là ?
- Non.

Tranchante, Octavia se débarrasse de ses gants, de son masque, quitte le bloc. Ne s'arrête que brièvement auprès de l'infirmière - Mandy ? Une nouvelle probablement. L'informe de l'échec de l'opération. Barns gèrera les proches. C'est son patient. Le sien l'attend, à l'étage inférieur. Elle braque un regard amère sur le chaos autour d'elle avant de se décider à l'abandonner, pour regagner les quartiers psychiatriques. D'extérieur, d'une neutralité sans précédent. À l'intérieur, un peu sonnée. Comme chaque fois qu'elle témoigne d'une perte dans n'importe quel service. Le pas vif, elle ne s'arrête guère avant d'arriver au devant de la chambre. Inspire. Ouvre.

Vide. La chambre est vide. Putain. Vérification sommaire. Le garçon n'est pas planqué dans un coin. Il s'est tiré, purement et simplement. De l'hôpital ? Sans doute pas. Pas sans vêtements. Octavia braque un regard sévère sur Hoggart.

- T'as un job putain.
- Quoi ?
- Le patient de la 302 ?
- Monsieur Arsène Jones, dix-sept ans, rest...
- J'te demande pas son putain de dossier, il s'est tiré, Hoggart.
- T... tiré ?
- Tiré.

Octavia n'ajoute rien. Part plutôt à la recherche de Jones. Y a beaucoup de directions qu'il aurait pu prendre, peu qui l'aurait rapproché de ses affaire. Elle préfère miser sur l'instinct du garçon. Se rend directement vers la zone de stockage, empressée, agacée, les mots de Barns lui revenant en tête encore et encore. Il est mort aussi celui-là ? Non. Pas un deuxième, pas ce soir. Hors de question. La porte est ouverte à la volée, sa voix claquant dans l'air aussitôt, les yeux en quête de la silhouette du garçon.

- Monsieur Jones ?
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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyJeu 30 Mai - 16:53

T'as réussi à trouver la salle dans laquelle se trouvent les affaires des patients. Ou plutôt des prisonniers si on te demande ton avis. Evidemment, les casiers sont tous fermés à clé, mais t'as aucun mal à forcer celui numéroté 302 avec quelques trombones qui traînaient sur des parchemins accrochés dans la salle. Enfin aucun mal, ça te prend quand même quelques secondes, le temps de remettre ton pouce à peu près d'aplomb et de trembler un peu moins. Aussitôt, la blouse d'hôpital se retrouve au sol, tandis que t'enfiles ton pantalon et tes chaussures, tant bien que mal. Plus le temps passe et plus tu te sens extrêmement faible. Sans doute que les potions calmantes qu'ils t'ont filé. Et ton manque d'énergie de base. Ton corps a pris l'habitude de se mettre en veille, et tu viens de le réveiller un peu trop fort et rapidement à son goût, c'est évident.

Tu portes une main à ta tête, toujours essoufflé de ta crise précédente. L'adrénaline est finalement redescendue, te laissant dans un état de faiblesse tel que tu tiens à peine debout. Mais t'as suffisamment envie de sortir de là pour pas t'y attarder. Si tu dois ramper tu ramperas. T'as à peine le temps d'enfiler ton t-shirt que le bruit de la porte se fait entendre. Ainsi qu'une voix que tu reconnais aussitôt. Tu recules vivement, cherches du regard quelque chose qui pourrait te servir contre celle qui n'est qu'un obstacle à éliminer.

- M'approche pas !

Tu te tiens désormais à une espèce de plan de travail sur lequel ne traînent malheureusement que quelques paperasses d'intérêt limité. Cette foutue pièce ne contient que les casiers des patients, rien d'autre. Et comme tout bon débarras, aucune fenêtre. La seule issue se trouve derrière la médicomage. Tu commences à paniquer pour de bon. Reculer encore. Les cheveux tirent cette fois vers le violet. Tu mets rapidement ta veste, en reculant toujours. La capuche cache aussitôt tes boucles.

- Laisse-moi partir ! Bouge de là !

Pourquoi y'a pas ta baguette avec le reste de tes affaires ? Où est-ce qu'ils les gardent ? T'es pas franchement en état pour te battre à mains nues, même si t'es prêt à y venir si nécessaire. T'as pas d'autre choix. T'essaies de donner un peu plus de force à ta voix. De retrouver cette rage qui te donnait de l'énergie. Et tu fais un pas en avant, menaçant.

- BOUGE J'TE DIS !
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Octavia Rowle

Octavia Rowle


Âge : 28 ans (28/03)

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyJeu 6 Juin - 18:10

Le garçon se braque à sa seule vue. Octavia s'immobilise, lève les mains, l'observe. Clairement il se sent acculé. Quelques sortilèges suffiraient à tout faire rentrer dans l'ordre. Elle ne s'y résout pas, pourtant. C'est une guérisseuse, pas une geôlière. Il pourrait paraitre impressionnant, entre ses yeux enragés braqués sur elle, sa posture peu engageante, la solidité qu'il cherche à se donner. Elle voit, pourtant, à travers la façade. Il n'a guère mis la main sur sa baguette magique. Ne représente ici aucune menace alors qu'elle détient la sienne entre ses doigts.

- Je suis navrée, Monsieur Jones, mais je ne vais pas pouvoir vous laisser quitter Sainte Mangouste, pas sans l'approbation de votre tuteur en tous cas. Vous êtes pour l'instant sous notre responsabilité.

Les jurons font probablement effet de réponse. Il continue d'avancer, menaçant, et ne fait que placer une barricade entre eux, invisible mais bien solide.

- Vous êtes désarmé, Monsieur Jones. Aussi je vous suggère de vous calmer un minimum afin de converser de manière civilisée, au moins le temps de trouver peut-être un compromis à votre situation. Je ne vous restreindrai pas, si vous cessez de vous agiter comme un animal aux fers.

Son ton est ferme. Sa posture impeccable. Elle n'a pas sourcillé de le voir s'agiter comme un diable. C'est à peine si elle hausse un sourcil lorsqu'il semble enfin saisir que ses actions ne mènent à rien.

- Je vous propose de vous mener dans la cour intérieur de l'hôpital, pour une cigarette. C'est la seule drogue qui vous est autorisée, et la seule sortie que je peux vraisemblablement offrir. Peut-être daignerez-vous alors me faire part de votre décision quant à ce que je vous ai annoncé ?

Octavia ne se faisait pas grande illusion. Aux yeux d'Arsène Jones, le choix lancé plusieurs minutes plus tôt devait avoir l'effet d'une épée de Damoclès, s'abattant d'un revers ou d'un autre. Il fallait espérer que son tuteur verrait l'intérêt pour son protégé de rejoindre un centre de désintoxication. Ce serait lui, sans doute, qu'il faudrait convaincre. Pour l'heure, Octavia espérait simplement mener le garçon au travers des couloirs sans avoir besoin de le forcer au mutisme, ou de lui lier les poignets.

- Faites mine de me menacer d'un seul geste ou d'une seule parole, et le deal n'existe plus.

Elle pris le partie d'estomper la barricade, ouvrant d'un geste la porte en s'écartant pour le laisser passer devant, une interrogation dans le regard.
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Arsène Jones

Arsène Jones


Âge : 17 ans (14/05)

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MessageSujet: Re: Chaos   Chaos EmptyLun 17 Juin - 13:56

Il te faut tenir jusqu'à ce que Lyovitch débarque. Lui pourra te sortir de là. Mais bordel, qu'est-ce qu'il fout ? Comment il peut te laisser dans une telle situation aussi longtemps ? T'as déjà l'impression d'être là depuis une éternité. De devenir complètement fou. Sûrement à cause du manque de slick qui commence déjà à se faire sentir. Et à cause de cet enfermement forcé. Tu supportes de moins en moins les lieux clos. T'as jamais trop aimé ça, mais tu te rends bien compte que ça va pas en s'arrangeant.

Alors tout ce que tu retiens des paroles de cette foutue médicomage, c'est qu'elle a pas l'intention de t'attacher de suite. Et qu'elle veut bien que t'aille dehors pour peu que ce soit dans la cour de cet hôpital de malheur. Et franchement, ça fera l'affaire. Tu veux juste voir le ciel. Sentir le vent. Et une clope sera pas de refus non plus, à défaut d'obtenir ta dose. Le truc, c'est que tu lui fais pas confiance. Qu'elle pourrait tout aussi bien te raconter ça pour te rattacher à ton plumard sans que tu batailles trop.

Tu sembles la jauger, de tes yeux fatigués. La méfiance habite ton corps aussi sûrement que la panique. Mais tu te rends vite compte que t'as pas tellement d'autre choix. Que ta meilleure option est encore de croire qu'elle va tenir parole, pour espérer te retrouver dehors, et pas attaché comme un chien. Lentement, très lentement, tu acquiesces d'un signe de tête. C'est pas comme si t'avais quoi que ce soit à perdre dans cette situation. Alors tu passes devant elle, non sans l'observer, comme pour t'assurer qu'elle ne comptait pas t'attaquer par derrière.

Ton coeur bat à cent à l'heure tandis qu'enfin tu sors de cette salle bien trop close à ton goût. Tu sens tout ton corps trembler de l'intérieur, tandis qu'une désagréable sueur froide semble te recouvrir. L'angoisse, ou le manque. Impossible de discerner l'un de l'autre pour le moment. Tu la suis au travers des couloirs aseptisés, sans te soucier de ce qui t'entoure. T'es juste concentré sur le fait de marcher sans t'étaler au sol tellement tu te sens faible. Et enfin, un courant d'air vient caresser ton visage alors qu'elle ouvre une dernière porte.

Aussitôt, tu sembles reprendre un peu d'énergie. Suffisamment pour presser le pas et enfin te retrouver dehors, dans cette cour d'hôpital. Vu le temps pluvieux, pas grand monde ne s'y aventure. Toi, tu t'en fous de la pluie. Tu avances, jusqu'à un arbre central de la cour. Les bancs ne semblent pas te convenir. Même si certains sont à l'abri de la pluie. Tu te laisses tomber contre le tronc, saisissant au passage la cigarette tendue par la médicomage qui te l'allume également. Et tu lèves le nez vers le ciel, sentant quelques gouttes qui parviennent à passer à travers le feuillage pourtant épais de l'arbre, malgré la saison.

La première bouffée de cigarette semble t'apaiser. Ou peut-être est-ce simplement le fait d'être dehors. Peu importe, tes boucles reprennent leur couleur habituelle, tandis que l'angoisse se tapit un peu plus profondément, prête à ressurgir à n'importe quel instant malgré tout. Au bout de quelques minutes, la cigarette presque terminée, tu daignes enfin reporter ton attention sur celle qui t'a amené là. Tu l'observes comme si tu la voyais réellement pour la première fois.

- Merci.

Le mot semble t'arracher la bouche, mais il est sûrement important dans un tel contexte. Du moins tu le supposes.

- Lyovitch va m'sortir d'ici. Perdez votre temps. J'peux rester là jusqu'à c'qu'il arrive.

Voilà la seule et unique solution que t'as à proposer. Sûrement que tu comptes un peu trop sur Lyovitch. N'empêche qu'il t'a jamais laissé tomber.
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