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 La mauvaise foi(s)

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Lev M. Lyovitch

Lev M. Lyovitch


Âge : 28 ans (13/12)

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MessageSujet: La mauvaise foi(s)   La mauvaise foi(s) EmptySam 4 Mai - 17:42

- ... vous me lirez ensuite le chapitre 4 du Grimoire des Substances Occultes pour la semaine prochaine. Je veux que vous connaissiez par coeur les formes courantes du Feudeymon pour que nous puissions discuter dès lundi des sortilèges et maléfices adaptés à la défense contre un tel phénomène pour une mise en application le lundi suivant.

En même temps que sa voix monocorde portait, grave et sévère, jusqu'au fond de la classe, le professeur Lyovitch martelait le tableau de sa craie blanche, pour inscrire en une écriture rapide mais élégante les principales informations qu'il égrenait à l'oral. Vêtu d'une chemise qu'il avait retroussé jusqu'à ses coudes et d'un veston sombre qui enserrait son torse, il venait d'infliger, comme cela lui arrivait parfois, une longue série de recommandations à la classe de Gryffondors qu'il avait devant lui, au sujet de la prochaine sortie qu'ils réaliseraient tous ensemble d'ici la fin du mois : dans l'arène de Quidditch, régulièrement, le professeur confrontait ses élèves à de véritables fléaux magiques, créatures et autres phénomènes. Il n'était pas rare pour les élèves de repartir de ces séquences avec une poignée de cheveux en moins ou des vêtements brûlés. Heureusement, il n'y avait que rarement eu de blessures graves. Lorsqu'il y en avait eu, celles-ci étaient étrangement liés à des élèves qui avaient eu un comportement perturbateur ; si bien que désormais, il avait réussi à obtenir une tranquillité certaine pendant ses cours.
Lyovitch jeta la craie sur le bureau, dans un claquement sec.

- Et j'espère que vous ferez mieux que les Poufsouffles. Miss Gomery a réussi à perdre sa baguette dans la gueule du faux Feudeymon la semaine dernière et son idiot d'admirateur monsieur Astley a cru bon d'essayer de la sauver en mettant la pointe de son balai à sa suite, attisant des flammes de plus de trois mètres de haut. Je n'ai jamais vu un feu magique aussi ravi de rencontrer des élèves de Poudlard, croyez-moi.

Il y eut quelques ricanements discrets dans la pièce. En se retournant vers les élèves, le professeur Lyovitch affichait un air morne. C'était chez lui parfaitement habituel : à la place du visage, il semblait avoir un masque de marbre, constamment blasé, et quand il remuait les lèvres, ce n'était généralement que pour être tranchant, en particulier avec les Gryffondors qu'il considérait comme d'une témérité imbécile.

- Dehors.

Son injonction déclencha un concert de grincements de chaises et de froissements de vêtements et de sacs, à mesure que les élèves déguerpissaient le plus vite possible de la salle de classe du cinquième étage, où le soleil couchant, en cette fin de journée, déversait une lumière couleur d'or sur les rangées d'étagères chargées de parchemins, d'ouvrages, de boîtes et d'objets en tous genre utiles à l'apprentissage des élèves.
Tandis que Lyovitch s'était rassis au bureau de la pièce, saisissant une plume pour écrire quelques notes sur un morceau de parchemin, la salle se vidait à mesure que les élèves sortaient en file indienne. Bientôt, l'avant-dernier étudiant de septième année sortit, et la dernière élève, qui avait pris du retard, se dirigea vers la sortie.

Lyovitch capta à peine, à l'angle de son champ de vision, une chevelure noire qui dansait le long d'une silhouette féminine qu'il avait déjà saisi sa baguette de la main avec laquelle il n'écrivait pas. Il l'agita brièvement, comme avec négligence, et la porte se referma avec brusquerie. Un bruit de succion désagréable la scella, enfermant la jeune fille dans la classe, avec lui. Mais il n'avait pas daigné lever le nez de son parchemin, et il en reprit l'écriture avec son habituelle monotonie.

- Miss Anderson, déclara-t-il néanmoins. Vous voudrez bien reposer là où vous les avez trouvés les objets que vous avez subtilisés pendant que j'avais le dos tourné.

Cette fois, ses yeux se détachèrent du papier, pour jeter à l'élève un regard blasé.

- Cette main en or ne vous apportera rien de bon : c'est une main étrangleuse. Elle vous étouffera pendant votre sommeil avant de revenir ici tranquillement.

Il en revint à l'écriture de son parchemin.


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The past is not my concern. Neither is the future.
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Rose Anderson

Rose Anderson


Âge : 17 ans (31/10)

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MessageSujet: Re: La mauvaise foi(s)   La mauvaise foi(s) EmptyDim 5 Mai - 15:15


La matière lui plait, la fascine, et c’est sûrement la seule raison pour laquelle elle boit littéralement les paroles du prof, griffe quelques notes rapides du bout de sa plume. Sourde aux deux élèves qui, derrière elle, susurrent quelque chose à propos de Lyobitch. Ça la ferait ricaner, en temps normal, mais pas là, alors que les derniers mots du professeur lui font brusquement relever la tête. Le Feudeymon, voilà qui l’intéresse encore plus. Ils n’ont que brièvement abordé le sujet à Beauxbâtons, et elle a hâte d’en apprendre davantage. Pas pour lancer le maléfice, évidemment. Quoi que, songe-t-elle avant de repousser tout au fond de son esprit l’idée même d’utiliser n’importe quel sort en rapport direct avec la magie noire.

Elle esquisse un sourire, Rose, lorsque l’anecdote leur parvient, portée de cette voix monotone propre au russe. Elle aime bien ce prof. Ses méthodes. Et la manière qu’il a parfois de les fixer, comme si la classe entière n’était qu’une armée de cancrelats à laquelle il était inutile de tenter d’inculquer quoi que ce soit. Ça la fait rire, elle. Ajoute à l’énigme qu’il constitue pour elle.

Les élèves se redressent, pressés par l’injonction, et les chaises se vident rapidement. Il n’en faut pas plus à Rose pour aviser les étagères et les nombreuses babioles présentes. Nombre d’entre elles attirent son intérêt, attisent sa curiosité alors qu’elle se demande lesquelles forment de réels artefacts dangereux à manipuler, et lesquelles ne sont que de simples objets destinés à évoquer plus qu’à pratiquer. Ni une ni deux, elle s’empare d’une magnifique main en or, décidée à l’étudier dans le calme de son dortoir. Attrape également un minuscule rouleau de parchemin fermé par une ficelle d’un joli pourpre.
Et s’apprête à quitter la pièce en bonne dernière lorsque la porte lui claque désagréablement au nez.

Nom d’un p’tit Merlin ! Songe-t-elle en se tournant au ralenti vers le prof, les mains fermées sur les larcins du jour.

« Je peux tout expliquer ! » commence-t-elle en déposant rapidement la main dorée sur le pupitre le plus proche. Prudente, mais d’autant plus curieuse. Et s’approche du bureau professoral à pas de loup, le regard maintenant jeté sur le parchemin sur lequel il griffonne toujours.

« J’essayais simplement de ramener des devoirs au dortoir. » murmure-t-elle d’un ton candide. Elle se sent tout à fait légitime dans le rôle de l’étudiante modèle, oublie certainement un peu vite que les chuchotements les plus audibles viennent souvent de sa personne. Oui, bon. Il excusera probablement son enthousiasme.

« Vous donnez des cours de russe, aussi ? Qu’est-ce que vous écrivez ? Comment vous faites pour toujours rester aussi calme ? » Première rafale, elle reprend son souffle, sans cesser d’observer le parchemin. Intriguée maintenant. Elle a entendu beaucoup de choses sur le professeur Lyovitch. A pu en constater certaines durant les cours. Mais trop de zones d’ombre persistent. Qu’elle a bien envie de lever.

Elle dépose le morceau de parchemin volé sur le coin du bureau. Jette un œil à la main qui trône là où elle l’a laissée. Reporte son attention sur le professeur, celui que certains élèves appellent Lyobitch.

« Elle peut vraiment revenir toute seule ? Vous l’avez ensorcelée vous-même, ou ça fait partie de ses caractéristiques ? » demande-t-elle encore en parlant de la main. Et visiblement, l’idée lui plait beaucoup.

« Elle a déjà étranglé des gens ? » Dernière question, qui file à la suite des autres dans un chapelet légèrement incohérent. Parce qu’elle se laisse distraire, Rose, entre ce qu’elle voulait demander de base, et ce qui lui traverse l’esprit de façon aléatoire.  
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Lev M. Lyovitch

Lev M. Lyovitch


Âge : 28 ans (13/12)

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MessageSujet: Re: La mauvaise foi(s)   La mauvaise foi(s) EmptySam 15 Juin - 11:42

- Ahm, non, pitié miss Anderson, n'expliquez rien, avait gémit le professeur d'une voix rauque.

Mais bien entendu, sa supplique était inutile : la jeune femme s'était déjà lancée et enchaînait avec une série de questions qui le fit lever le regard de son parchemin avec une lueur morose. Il avait bien remarqué que les yeux de miss Anderson s'était posée sur son morceau de papier et sa plume, mais il ne parut pas offusqué par cela : de toute façon, à moins qu'elle décrypta le cyrillique, elle ne pouvait guère en tirer grand chose. Les yeux de glace de Lyovitch, eux, restaient figés devant lui sans la regarder, son masque blasé n'aspirant qu'au silence qui tardait à venir.

Au bout d'un moment Lyovitch soupira, et consentit à reposer lentement sa plume sur le plumier, prenant garde à ne pas faire de tache d'encre malvenue. Alors, il croisa les mains devant lui pour accorder enfin un regard.

Miss Anderson avait sans surprise la fraîcheur des jeunes élèves de Poudlard devenues trop âgées pour dissimuler leurs corps et leurs attitudes de femme, que consciemment ou non, elles mettaient en avant comme des atouts non négligeables qui distrayaient fort malheureusement bon nombre d'élèves masculins, des stars de Quidditch jusqu'aux boutonneux passionnés par les textes runiques. Ces jeux adolescents blasaient l'homme qu'il était, lassé de ces histoires qui, de l'extérieur, paraissaient être toutes les mêmes. Ces amours fous, ces tendresses gauches, ces chagrins idiots étaient autant de parasites dans leur prise en main de leur avenir professionnel, qui passait généralement au second plan. C'était peut-être pour cela qu'il méprisait particulièrement les Gryffondors : de toutes les maisons, c'étaient certainement les plus fougueux, ceux qui faisaient toujours passer leurs états d'âme avant leurs objectifs de long terme.

- Non, je ne donne pas de cours de Russe, il y a des livres parlant très bien faits pour cela si ça vous intéresse. Ce que j'écris ne vous regarde pas, et je reste calme parce que rien ne m'émeut moins que des rangées d'ignares qui croient tout savoir de la vie quand ils n'ont encore jamais mis un orteil en dehors de chez papa-et-maman et Poudlard. Ca vous va ?

Evidemment, sa question à lui était ironique, et il la ponctua d'un sourire faux et froid. Pourtant, la porte ne s'était pas réouverte. Sur le bureau, quand la main fut reposée, elle sembla agitée d'un frisson avant de se figer de nouveau : mais ce frisson fut si fugace car on aurait cru l'avoir rêvé. Tous deux, toutefois, posèrent de nouveau leur regard sur l'objet brillant. Le soleil timide de cette fin d'après-midi faisait luire avec élégance la nitescence ambrée du métal, qui réverbérait discrètement quelques uns de leurs gestes, semblait vouloir capter leur attention, attirer leur regard. Et en effet, l'objet était particulièrement beau : la main était féminine, un index détaché des autres doigts avec une sorte de langueur tendre. La main était telle une invitation, elle donnait envie d'y glisser les doigts.
Lyovitch en détacha son regard, ses yeux bleus guettant ceux, étrangement similaires au siens, de l'élève. Après tout, qu'y avait-il de mal à assouvir la curiosité d'une bonne étudiante ? Miss Anderson n'avait pas les plus mauvaises notes de la classe.
Le russe prit une brève inspiration en se redressant. Ses yeux tombèrent de nouveau sur l'objet.

- Elle a étranglé de nombreuses jeunes femmes, expliqua-t-il avec tranquillité, à peine plus fort qu'un chuchotement. C'est un tueur en série surnommé "Jack aux Mains d'Or" qui l'a sculpté et ensorcelé.

Le timbre de voix du professeur était profond et régulier. Le même avec lequel il faisait cours - peut-être légèrement plus lent, et plus doux, parce qu'il ne parlait qu'à elle. L'histoire se déroulait comme une confidence mystérieuse, égrenée comme un chemin à suivre. Un chemin solitaire, froid et paisible, rappelant des pas qui s'enfonçaient dans la neige au milieu d'une forêt silencieuse, un jour d'hiver ensoleillé.

- Il en a fait des dizaines. Un véritable artiste de profession. Il appâtait ses victimes en les séduisant, finissait par leur offrir l'une de ces jolies mains, en leur contant combien l'oeuvre avait été inspirée par elles-mêmes, à la manière d'une muse. Et puis, quelques temps plus tard, une nuit, la main étranglait la jeune femme et retournait à Jack. Alors, le sculpteur savait qu'il pouvait tranquillement visiter sa victime.

Il y eut un silence, qui racontait ce que le professeur ne disait pas : ce que Jack faisait à ses victimes ne convenaient pas aux oreilles naïves d'une jeune femme de son âge. Il détacha son regard de la Main pour mieux croiser les bras, s'accoudant sur son bureau. Lorsqu'il reprit, le ton était plus ferme, conclusif.

- Il a fallu plusieurs décennies avant que deux Aurors ne parviennent à comprendre son mode opératoire. Depuis, elles se vendent une fortune sur le marché noir, mais on ne sait toujours pas exactement ce qui déclenche l'étranglement. Le nombre de nuits passées auprès d'une jeune femme ? Des pensées particulières liées au créateur ? Des conditions liées au positionnement de la Lune ? Beaucoup de théories qui sont difficiles à vérifier sans tuer malencontreusement quelqu'un, vous vous en doutez. Bref, très beau sujet d'étude.


Les prunelles de Lyovitch se fixèrent de nouveau sur le visage juvénile, ses cils clignant sans la moindre émotion.

- Mais je ne savais pas que ce genre d'histoires pouvait vous intéresser, miss Anderson, murmura-t-il avec lenteur, comme s'il était faussement piqué de curiosité pour la jeune personne qu'elle représentait.


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